Les Diables Noirs vont en enfer
Article de La Nouvelle République (7 octobre 2002).
Les Rouennais ont fait payer aux Tourangeaux d’avoir révélé qu’ils n’étaient pas en règle sur le nombre d’étrangers.
Rouen - Tours 9-2 (6-0 ; 2-1 ; 1-1)
Arbitre : M. Calamoneri. 2250 spectateurs
Pénalités contre Rouen : 48’ ; contre Tours : 36’.
Buts pour Rouen : 02’53 : Doucet (Saint-Pierre, Bourdeau) ; 09’48 en sup.num. : Pajonkowski (Bourdeau, Doucet) ; 13’18 en double sup. num. : Saint-Pierre (Doucet, Carisson) ; 16’23 en sup. num. : Doucet (Pajonkowski, Saint Pierre) ; 18’34 en sup. num. : Saint-Pierre (Doucet, Carisson) ; 19’33 en sup. num. : Saint-Pierre (Vogin) ; 20’28 : Doucet (Saint-Pierre, Carisson) ; 33’11 : Carisson (Besse, Pajnkowski) ; 48’23 en sup. num. : Saint-Pierre (Doucet).
Buts pour Tours : 37’19 en double supériorité numérique : Gamelin (Simak, Pulscak) ; Decaens en sup. num.
Les Diables noirs de Tours ont vécu un samedi en enfer à Rouen, grillés par David Saint-Pierre et ses copains. L’équipe de Bob Millette, meilleure défense du championnat avant sa visite à l’île Lacroix (quatre buts encaissés en trois matches) s’est inclinée six fois (!) lors du premier tiers-temps. Dans la deuxième période, le score grimpera jusqu’à 8-0, avant une fin de match plus équilibrée, laissant toutefois les Tourangeaux à une distance respectable de leurs hôtes (9-2).
Dans cette partie qui sentait la poudre, après que le président tourangeau Jean-Marie Bonneau eut révélé cette semaine que Rouen n’avait pas respecté, lors des trois premières journées, le règlement concernant le nombre d’étrangers hors Union européenne – entorse qui pourrait coûter une lourde pénalité aux Rouennais – le débat fut musclé, mais correct. Néanmoins, les Diables noirs se retrouvèrent très souvent sur les bancs de la prison, l’arbitre, M. Calamoneri sifflant les fautes les plus vénielles. "Il n’y a qu’en France qu’on voit ça, s’emporta Bob Millette. C’est dommage, cet arbitrage, car Rouen a profité de ces occasions". De fait, les Tourangeaux, sur les six premiers buts encaissés lors du premier tiers-temps, étaient cinq fois en infériorité numérique. Millette tenta bien un choc psychologique en sortant son gardien Hiadlovsky à 2-0 (10’40). Mais rien n’y fit, Noël ne pouvant éviter l’avalanche, malgré un fort bon match.
L’autre malheur tourangeau fut de compter deux blessés l’attaquant Dino Grossi et le défenseur Jean-François Jodoin (déchirure aux adducteurs semble-t-il), ne pouvant terminer la partie. Mais l’on doute que leur présence jusqu’à la fin ait changé quelque chose. "A 3-0, le match était déjà fini" estime Millette. "Nous avons joué sur les talons" constate pour sa part Jodoin, signifiant que l’équipe n’osait plus se livrer.
Bref, un match à oublier même si Tours eut le mérite de sauver l’honneur : d’abord en double supériorité numérique grâce à un slap de Simak, dévié juste devant la cage par Gamelin, ensuite par Decaens, toujours combatif, qui glissa la rondelle entre les patins de Raymond. Mais Rouen avait depuis longtemps assuré son succès et démontré que son ambition restait intacte malgré ses soucis.
Les Dragons en ont fourni une espèce de preuve par neuf.