On efface tout et on recommence
Article du Bien Public de Dijon (4 octobre 2002).
La saison dernière, les Corsaires dunkerquois ont connu pas mal de sensations fortes. En effet, après avoir frisé la correctionnelle en évitant de peu la relégation en division 2, un heureux concours de circonstances (*) durant l'intersaison, les propulsa parmi l'élite du hockey français.
Voilà peut-être un clin d'œil du destin qui récompense les efforts draconiens effectués durant ces deux dernières années par les dirigeants nordistes afin d'épurer un déficit conséquent. Dunkerque entame donc une saine reconstruction en favorisant la formation, domaine dans lequel ce club a déjà fait ses preuves par le passé avec les Rozenthal, Dewolf, Dubois, et autres Mindjimba. Stéphane Sabourin a quitté ses fonctions d'entraîneur de l'équipe nationale féminine pour venir s'installer aux commandes et reconstruire.
Premier chantier : renforcer une défense apparue fébrile l'an passé avec 106 buts encaissés soit le 13e rang de D1. Cette assise recherchée débutant par une concurrence accrue entre les deux gardiens, le Suédois Aspblad et Peyre, repéré par le coach canadien à l'époque de Viry. Devant eux, avec les venues de Cooper, Guillemot et de Germack, l'arrière-garde dunkerquoise a gagné en poids et en réactivité.
Un travail sur la durée
En attaque, on note une grande stabilité puisque les Boschetti, Becuwe, Péna, Saint-Amant, N'Guyen, Thomas et Maupoint sont conservés. Seuls véritables apports, ceux du jeune Bardet (ex-Amiens) et Haapasaari, pourtant convoité par de grosses écuries.
Plaque tournante du système spinalien, le Finlandais reste sur une superbe saison avec 39 points inscrits. Ce maître à jouer devrait être le pourvoyeur de palets favori de Trabach, qui, en dépit d'une dernière année en demi-teinte avec Clermont, devrait apporter l'opportunisme nécessaire à ce jeune groupe.
Le maintien est bien entendu l'objectif de ce petit poucet de l'Elite : "J'aimerais bien qu'on donne une chance à nos gars de faire leurs preuves, qu'on ne les scie pas d'entrée. Je voudrais que les gens viennent et qu'ils se fassent plaisir à voir une équipe de joueurs français qui va construire quelque chose de tangible. Le projet est clair, on anticipe sur ce qu'il va se passer à Dunkerque dans quelques années. Il faut du temps, travailler dur, poser nos valeurs, notre façon de faire et permettre à ces jeunes hockeyeurs de progresser convenablement."
Jérôme Roblot
(*) Refus de Strasbourg, Epinal, et de l'Entente Mont-Blanc d'accéder au Super 16, rétrogradation de Nantes.