Le métier qui rentre
Article de l'Est Républicain (30 septembre 2002).
Devant les ténors de la poule Nord, le BHC a montré que la vie dans le Super 16 était rude pour un promu. Il faudra s'armer de patience avant de titiller le haut de tableau.
BESANÇON. Antoine Richer, l'entraîneur des Gothiques d'Amiens, a le sourire rare. Mais le recordman des sélections en équipe de France (109 en matches officiels, 387 au total) faisait plus grise mine encore qu'à l'accoutumée après le succès, pourtant net (7-3), des siens samedi sur la glace de Besançon : "Nous n'avons pas su imposer notre rythme. Nous étions trop sûrs de nous et nous avons manqué de rigueur, de discipline. En face, Besançon est une équipe qui travaille, qui progresse et ne lâche rien. Elle a même été plus réaliste dans la finition."
A croire que les entraîneurs de hockey développent le culte de l'exigence. Car de son côté, Alain Pivron n'estimait pas que les Séquanes, en dépit des progrès réalisés en une semaine, aient déployé le jeu attendu : "Nous avons besoin d'une équipe de copains, où chacun soit prêt à aller au sacrifice pour aider l'autre. Pour l'instant, je n'ai vu qu'une ribambelle de mercenaires. La saison passée, avec une équipe moins forte, nous étions capables de réaliser des exploits parce que nous pouvions compter sur un formidable esprit de corps. Pour l'instant, nous sommes loin d'avoir retrouvé ça..."
Le coach du BHC sait pourtant qu'il faut du temps pour que le ciment prenne. Il n'a pas oublié non plus le départ catastrophique pris en Division 1 il y a un an, avant que son équipe ne trouve sa vitesse de croisière pour tenir son rang en championnat et vivre une merveilleuse aventure en coupe de France. Mais face à un calendrier redoutable, le zéro sur trois pointé au classement commence visiblement à lui faire comme un début de souci.
Un joker ?
Si Teemu Kohvakka a de nouveau justifié son retour au bercail, si Alexis Billard a donné un bel aperçu de son potentiel, tout comme Joseph Drzik, tous les Séquanes n'ont, c'est vrai, pas forcément enchanté leur coach.
Pour Philippe Tremblay, brillant teigneux de la glace, ce fut faute de temps. Expulsé par un arbitre qui ne favorisa aucun camp mais se montra extrêmement sévère envers le BHC, le Canadien ne resta que 18 minutes parmi ses camarades. Trop peu pour peser sur une rencontre qui ne bascula que dans la deuxième période.
D'autres ont déçu, tout simplement. Au point qu'Alain Pivron et son président, Jean-Pierre Brulebois, évoqueront cette semaine l'opportunité de changer un joueur. Pour retrouver des couleurs, les Bisontins n'ont en effet guère le temps d'attendre que tout le monde soit en forme optimum. Mais pour que l'option soit validée, il faudra aussi explorer le marché, à l'achat comme à la vente puisque l'éventuel recours à un joker supposera évidemment de pouvoir rompre sans pénalité le contrat d'un titulaire actuel.
Mais en attendant, les Séquanes vont se remettre au travail dès aujourd'hui, avec la consigne de mouiller toujours plus leurs maillots. Des maillots qu'ils n'ont pu revêtir samedi soir, faute d'un dédouanement dans les temps, mais qu'ils pourront étrenner samedi à Angers. Comme le succès ?
François Ruffin
Provencher out deux mois
BESANÇON. Jimmy Provencher, l'attaquant canadien de Rouen, actuellement en tête du Super 16, victime d'une fracture d'un scaphoïde sera indisponible environ deux mois. Un coup dur pour l'équipe leader du championnat d'autant qu'il ne devrait pas être remplacé par un joker.
A noter que dans l'autre poule, Grenoble n'est pas non plus épargné par les blessures. Les Isérois sont actuellement privés d'une ligne offensive complète, composée des internationaux Benoît Bachelet, de Nicolas Antonoff et du Finlandais Arto Vuoti.