Le lundi sans soleil

 

Article de l'Est Républicain (23 septembre 2002).

Dominés samedi, les joueurs du BHC auront droit aujourd'hui à un sérieux rappel à l'ordre. Car pour Alain Pivron, le salut ne sera que collectif...

BESANÇON. Les hockeyeurs bisontins ne brilleront pas ce matin. Alain Pivron leur a promis l'enfer à l'entraînement : "Ils appelleront maman avant la fin de la séance !". Le coach plaisante à peine. C'est que chez lui, il s'agit d'une règle d'or : pour celui qui ne donne pas tout pendant le match du samedi, la séance de rattrapage du lundi ressemble souvent à un passage en camp disciplinaire...

On l'aura compris, l'entraîneur du BHC n'a pas vraiment apprécié la production de ses joueurs, nettement dominés par Brest pour ses débuts à domicile : "A Tours, nous nous sommes comportés en équipe. Là, nous sommes passés à côté du sujet. Les gars n'ont pas encore compris qu'à ce niveau, plus personne ne pouvait faire la différence individuellement. Le salut, c'est de rester dans les systèmes de jeu."

Au tableau noir aussi, les explications risquent donc d'être orageuses. Histoire de remettre à tout le monde les idées à l'endroit et de resserrer en particulier les boulons d'une défense dont les errements ont précipité la chute bisontine samedi soir.

Sur ce point encore, Alain Pivron ne fait pas de bilan en demi-teinte : "Brest est sans doute encore meilleur que je le supposais. Mais nous leur offrons trois buts qui font tout basculer. On ne pouvait pas faire pire que prendre un pion d'entrée et un deuxième à 20 secondes de la fin de la première période sur une relance contrée. Des cadeaux comme ceux-là coûtent cher !"

Seuls Ménard et Kohvakka...

Individuellement, le mentor du BHC sera resté sur sa faim, hormis la confirmation renouvelée du talent de Ménard, très sollicité dans sa cage, et l'abattage de Kohvakka. Le "fils prodigue" du hockey bisontin a en effet beaucoup donné samedi. "Lui avait envie", souligne Alain Pivron. Avant de lâcher : "Ce n'a pas été le cas de tous. Certains joueurs m'ont déçu. Je les verrai rapidement dans mon bureau."

La reprise en mains sera à la hauteur de la déception connue devant Brest. La venue d'Amiens, un autre très gros morceau, samedi prochain à la patinoire Lafayette, ne laisse d'ailleurs pas d'autre choix qu'une réaction urgente.

Mais si Alain Pivron a parfois la dent dure, il demeure relativement serein sur le plus long terme : "Je suis certain d'avoir une bonne équipe et je me battrai jusqu'au bout pour que nous décrochions une place en play-off. Maintenant, il ne restera probablement qu'une place à prendre derrière Rouen, Amiens et Brest. Ce sera chaud..."

D'autant plus qu'avec deux défaites au compteur et un calendrier particulièrement difficile, le BHC devra d'abord faire de la résistance pour espérer rebondir ensuite. L'important sera donc de trouver l'équilibre collectif qui a manqué samedi. Sous peine d'autres lundis de punition.

François Ruffin

 

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