Rouen en guest star

 

Article du Bien Public de Dijon (20 septembre 2002).

Suite à la liquidation judiciaire de Reims, le champion de France en titre, Rouen, son dauphin et vainqueur de la coupe de France, veut désormais assurer la succession. Afin de se montrer à la hauteur de ce challenge, les dirigeants rouennais n'ont pas fait dans la demi-mesure. Ils ont ainsi créé un poste de manager, confié à Fournier, qui par voie de conséquence abandonne son poste d'entraîneur au profit non pas de Murphy (Villard) comme il en fut un temps question, mais à celui du légendaire Franck Pajonkowski.

Concernant l'effectif proprement dit, Groeneveld, désireux de participer aux JO 2006 avec l'équipe nationale des Pays-Bas, a dû s'exiler à Amsterdam pour se mettre en conformité avec les règlements de l'IIHF. Raymond, l'ex-Angloy, autre valeur sûre du championnat le remplace. Une désignation qui peut toutefois surprendre quand on se souvient que ce gardien était parti de Rouen à l'intersaison 1998 en claquant la porte du vestiaire. Macrez, ex-Amiénois, révélation du dernier championnat du monde juniors, a également une bonne carte à jouer.

Une filière canadienne

Dans le secteur défensif, l'emblématique Riihijärvi se retire dans ses pénates finlandaises. Pour pallier cet immense vide, on note la prolongation de contrat d'un autre Scandinave, le Suédois Carlsson, malgré de fortes sollicitations étrangères. Il sera épaulé dans sa tâche par Pousset (le futur Woodburn selon son coach) qui s'était construit une place au soleil en Champagne en seulement trois saisons avec deux titres de champion de France (2000, 2002) et un statut d'international à la clé. Quant à Carriou, formé au club, également international, il devra assumer son nouveau rôle de cadre de l'équipe.
Dans ce secteur, les dirigeants rouennais n'ont pas hésité à trancher dans le vif puisque Bellier et Jodoin, jugés trop justes, ont été priés de faire leurs valises, une saison seulement après leur venue. Pour les remplacer, ni plus ni moins que du top niveau avec les arrivées des Québecois Bourdeau, qui a déjà passé une saison sur la glace de l'île Lacroix, une référence, et Bahl, qui a évolué trois années en ligue universitaire américaine (à Mc Gill, université où furent définies les règles du hockey à la fin du siècle dernier) où il a été nommé à deux reprises comme l'un des quatre meilleurs arrières.

Une attaque de feu

Une défense talentueuse certes mais que dire de l'attaque ? Assurément, les Rouennais ont une idée derrière la tête, la coupe continentale n'est certainement pas étrangère à cette armada. En point d'orgue, on note la signature du capitaine de l'équipe de France, Briand, revenu de son périple suédois avec une envie folle de clôturer en beauté une magnifique carrière, Rouen lui offrant un solide projet de reconversion.

La seule inconnue de ce recrutement mirifique se nomme Provencher. Révélé à Lyon, confirmé à Caen avec 61 points (dont 39 buts) sous les ordres d'un certain Leime, il s'est ensuite perdu en Finlande. avant de faire un retour très timide chez les Scorpions mulhousiens l'an dernier. Ce joueur au gabarit impressionnant (1,95 m, 97 kg), souvent brillant aux côtés d'un centre de grand talent, tel Bouchard à Lyon ou Paananen à Caen, pourrait trouver son complément idéal en la personne de Saint-Pierre, autre Montréalais. Ce dernier, se définissant comme un fabricant de jeu, a évolué ces deux dernières saisons en semi-pro au Québec chez les Dragons de Verdun avec un excellent rendement aux côtés des Bellerose et De Benedictis, deux anciens joueurs des bords de Seine.

Tout ce joli petit monde sera épaulé par Besse et par le Québécois Doucet, surnommé le petit prince, tous deux meilleurs pointeurs du dernier championnat élite. Enfin, Vogin, toujours fidèle au poste, sera certainement confiné à la troisième ligne pour entourer toute une ribambelle de jeunes très prometteurs tels Kervokian, Besch et Lafrancesca, appelés à suppléer un banc un peu court puisque Pajonkowski et Fournier ont privilégié la qualité (des joueurs à forts salaires) plutôt que la quantité.

Jérôme Roblot

Amicaux : Angers-Rouen, 1-4 (0-1, 1-3, 0-0) ; Rouen-Angers, 9-3 (3-1, 4-2, 2-0) ; Amiens-Rouen, 5-3 (0-2, 2-1, 3-0) ; Rouen-Amiens, 6-3.

 

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