"Quel gentlemen's agreement ?"

 

Article de l'Est Républicain (19 septembre 2002).

Dans un championnat en pleine mutation, Alain Pivron fait le point avant l'ouverture du championnat à domicile. Une confrontation qui s'annonce explosive.

BESANÇON. Il faut plus qu'une défaite (3-2) à Tours pour entamer la détermination d'Alain Pivron. Entre la non qualification de trois joueurs (Galati, Samuelson, Frank) et l'exclusion de trois autres (Duda, Tremblay, Drzik) pendant la partie, il est convaincu que le score final est trompeur, qu'il n'a pas une réelle signification : "Songez qu'il y a eu... 217' de punition ! Je ne suis vraiment pas inquiet". Un vague sourire aux lèvres, Alain Pivron ménage son effet. Subitement, il lâche : "Après un essai non concluant à Brest, Kovhakka est revenu. Il a présenté ses excuses au groupe et à l'entraîneur. Le club lui a donc proposé un contrat revu à la baisse".

Devant notre surprise, Alain Pivron, qui n'a pas pour habitude de revenir sur sa décision, explique : "L'association Galati - Kovhakka change tout ! Je peux ainsi bâtir trois blocs solides. J'ai désormais six défenseurs et onze attaquants. Il est évident que l'on peut mettre la barre plus haut" avant de revenir à sa prudence coutumière : "C'est difficile de faire des pronostics, il y aura tellement de trouble-fêtes. Je veux déjà voir toutes les équipes pour me faire une idée plus précise".

"Ce sont des Européens !"

Une certitude, Besançon hockey club est solidement armé pour le Super 16 : "Il y a le même fossé entre D1 et Super 16 qu'entre D2 et D1. Nous imaginez bien qu'il a fallu hausser le niveau de l'ensemble en recrutant des professionnels de valeur".

La venue de Brest samedi constituera un premier choc alléchant. L'affrontement, en quelque sorte, de "deux Légions étrangères". Pour ces promus, le fameux "gentlemen's agreement", qui limite le nombre d'étrangers à huit, n'est pas d'actualité. Alain Pivron ne met pas de gant pour justifier sa position : "Ce genre d'accord est valable quand tout le monde l'accepte. Mulhouse, par exemple, qui vient de perdre deux joueurs sur blessure n'aura pas d'autre choix que de se tourner vers les étrangers !".

Le sujet l'agace visiblement. Il reprend de plus belle : "Nous ne sommes pas hors-la-loi. Nous avons trois étrangers (les Canadiens Tremblay, Menard, Favreau), tout le reste de l'effectif est composé d'Européens. Que je sache, ils ont les mêmes droits que les autres".

Le sujet n'est pas nouveau. Il est inhérent aux profonds bouleversements que traverse le hockey français. Un fossé, pas seulement financier, se creuse entre les clubs des Alpes et ceux des villes. "L'évolution actuelle est inéluctable. Une rencontre Besançon-Brest témoigne justement de ces changements" annonce Alain Pivron avant de conclure : "Brest sera un adversaire coriace, mais personne n'est intouchable. Je nous vois mal entamer le championnat à domicile par un échec". Plus qu'une promesse !

 

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