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Article du Bien Public de Dijon (9 juillet 2002).
Profitant de l'enthousiasme des jeux Olympiques de Grenoble, le Club des patineurs et hockeyeurs dijonnais avait vu le jour le 6 octobre 1968. Trente-quatre ans après, sur l'initiative de Claude Dupont, son président, il va changer de peau en séparant officiellement le hockey sur glace et le patinage artistique...
- Claude Dupont, à la surprise quasi générale, dès septembre prochain, vous ne serez plus président du CPHD, pourquoi cette démission ?
"J'ai longuement mûri ce moment. Déjà l'an passé, au cours de l'assemblée générale du 3 juillet 2001, arrivé au terme de mon contrat, j'avais émis le souhait de quitter la présidence du club, puis, faute de successeur, je me suis laissé convaincre de poursuivre pour un nouveau triennat. Toutefois, j'avais prévenu qu'il s'agissait de mon dernier mandat."
- Pourquoi partir alors qu'il vous reste deux années de mandat ?
"Je pense que le CPHD dans son ensemble a atteint une certaine maturité, mais pas dans mon esprit de départ qui était d'être tous ensemble pour être plus forts. Aujourd'hui, l'artistique qui a perdu ses vedettes (Moniotte-Lavanchy), et malgré les énormes efforts des professeurs actuels, est en complet décalage avec la section hockey, celle-ci étant passée d'une section de patronage à un semi-professionnalisme grâce aux excellents résultats que l'on connaît (neuvième club français. actuel). Tout est différent, l'un est un sport individuel fait de finesse et de grâce alors que l'autre est une discipline collective basée sur le contact. Les sponsors ne sont pas les mêmes, de plus, il y a un spectacle de danse tous les six mois, contrairement au hockey qui officie tous les quinze jours. Dorénavant tout les oppose."
- Vous n'avez pas découvert cette situation aujourd'hui, n'y a-t-il pas une autre raison à votre démission ?
"Effectivement, malgré tout cela, je pensais aller au terme de mon mandat mais, la goutte d'eau qui a déclenché le processus a été l'annonce faite par René Fasel, le président de l'International Ice Hockey Federation, qui a déclaré qu'en 2004 chaque pays devra disposer d'une fédération de hockey sur glace. J'ai alors souhaité précéder le mouvement en décidant de convoquer une assemblée extraordinaire le 12 juin dernier afin de soumettre un projet de séparation entre le CPHD et l'artistique. Celui-ci fut adopté par les membres du bureau."
Une séparation à l'amiable
- Concrètement, que cela change t-il ?
"Le CPHD se transforme en deux clubs distincts avec d'un côté le la section hockey, qui pour des raisons juridiques et financières conserve le même sigle en l'occurrence CPHD (CPHD Hockey Club), et de l'autre la section danse qui prend une nouvelle désignation : Club de Patinage et de Danse. Chacun aura son chef et son assemblée constitutive. C'est un transfert à l'amiable, sans aucun problème. L'excédent du compte général sera réparti au prorata des apports de chaque section, chacune d'elle conserve le matériel qui lui appartient."
- Si l'on en juge par vos propos, ce changement s'effectue en douceur.
"Absolument, il n'y a aucun conflit entre les différentes parties. En fait, tout le monde était prêt pour cette séparation. Cette solution est idéale, cela facilitera notamment la gestion administrative. Il ne s'agit ni d'une rupture, ni d'un abandon, mais au contraire d'une manière de faire progresser nos sections sportives."
- D'un point de vue personnel, qu'allez-vous faire une fois que vous ne serez plus président ?
"Tout d'abord, je demeure président jusqu'en septembre environ. Comme je suis au club depuis 1973, en tant que secrétaire (1977 à 1985) puis président du hockey (1986 à 1990), et enfin en tant que président du CPHD, mon vœu est de devenir membre du bureau de la section hockey afin d'apporter ma petite expérience. Mais il faudra que je sois élu. Je ne peux pas quitter ce club comme ça. D'autre part, je conserve mes autres fonctions c'est à dire celle de vice-président de la Ligue de l'Est de hockey sur glace, de membre de la commission nationale du hockey féminin."
Propos recueillis par Jérôme Roblot