Un championnat tout neuf
Article des Dernières Nouvelles d'Alsace (30 mai 2002).
Les dirigeants du hockey français ont une nouvelle fois modifié l'organisation du championnat. La saison prochaine, le Top 16 rassemblera l'ancienne Élite et les meilleurs de D1. Explications.
Le hockey est un sport de spectacle et rebondissements. Ses dirigeants obéissent à la règle. Chaque saison, ils se plaisent à chambouler ce qu'il avaient fait quelques mois plus tôt. Cette année encore, le championnat va changer de formule. Finie l'Élite à sept, avec trois séries interminables d'allers et retours. Place au Top 16. Avec les sept de l'Élite, plus les neuf premiers de la défunte D1.
Incertitudes
"Entre six et huit équipes, ce n'est guère significatif, estime Claude Bauer, président du HC Mulhouse. Dijon, Briançon, Tours et Villard étaient candidats à l'Élite. On a alors pensé à un championnat à douze. C'était pas mal. Ensuite, derrière, plusieurs clubs de D1 craignaient de voir leur championnat perdre de son intérêt. On s'est retrouvé à seize. Pour nous, cela ne change rien..." Une première phase en deux groupes de huit se déroulera jusqu'à la fin de l'année. De l'Élite, Mulhouse retrouvera Anglet et Grenoble. Plus les "promus" de D1 que sont Briançon, Clermont, Villard, Besançon et Dijon. Dans l'autre poule, Rouen, Reims, Amiens et Angers partent favoris sur Épinal, Nantes, Tours et Strasbourg (ex-D1). Cette situation peut encore évoluer. Trois clubs sont incertains.
Finale à Bercy
Strasbourg a un problème récurrent de patinoire, Nantes rencontre des difficultés financières, Épinal est réticent. Brest (ex-D2), Mont-Blanc (fusion de St-Gervais et Megève) et Gap sont candidats pour prendre leur place. Les groupes risquent d'être revus. Une fois de plus. Pas la formule qui, promis, a été installée pour durer, au moins quatre ans. A moins d'un (prévisible) nouveau bouleversement.
Début 2003 démarrera la 2e phase, avec les huit meilleurs dans un championnat de France Élite, les huit autres en championnat de France D1. Chacun de son côté se disputera un titre de champion, avec matchs aller-retour dans un premier temps, quarts de finale au meilleur des trois matchs ensuite. La finale Élite, se disputera sur une seule rencontre, à Bercy, le 5 avril. Reprise le 7 septembre.
Limitations
Cette ouverture oblige à une limitation des budgets (de 3,2 MF à 2,8 MF) et des étrangers (huit). Le nombre "six" avait été proposé. Mais le réservoir français n'est pas extensible. Et ne permettrait pas à seize équipes de composer un effectif de niveau D1-Élite. Jusqu'ici, aucune restriction n'existait en D1. Besançon comptait ainsi plus d'étrangers que Mulhouse. Ce nivellement risque de faire baisser le niveau. "Je ne le pense pas, explique Christer Eriksson, l'entraîneur du HCM, adjoint de Heikki Leime en équipe de France. Il avait déjà baissé avant. Au contraire, cela permettra aux jeunes de jouer. Les gros clubs vont pouvoir faire tourner leur effectif. Ce que je regrette, c'est de revenir à un match par semaine. Pour l'équipe de France, je n'ose pas imaginer les conséquences..."
Montées et descentes
En Suède ou en Allemagne, la fréquence est de deux à quatre rencontres par semaine. Face à eux, les Bleus risquent de manquer de rythme. Les 16 clubs ne peuvent avoir des "pros" disponibles en semaine. "C'est une photographie du hockey français tel qu'il est, justifie Claude Bauer. Au moins, cela permettra d'y voir clair. Il y a une logique sportive. Nous aurons une passerelle, avec montées et descentes. Plus personne ne pourra se planquer en division inférieure." A l'issue de la 2e phase, le dernier du Top 16 descendra directement à l'étage en dessous. Le premier de cette nouvelle D1 fera le chemin inverse. Un match de barrages est prévu entre le 2e de D1 et l'avant-dernier du Top 16. "D'ici quelques années, je pense que tout va s'équilibrer, estime Eriksson. Cela donnera plus de crédibilité au hockey français. C'est un équilibre qui est plutôt bon."
Serge Bastide