Dijon vice-champion
Article du Bien Public de Dijon (29 avril 2002).
Les hockeyeurs dijonnais ont tout donné mais cela n'a pas suffi. Battus par les champions de France en titre, Villard, en deux manches sèches (5-1 puis 5-2), ils ont cependant réalisé une belle saison.
Les Ducs terminent les play-offs de Division 1 sur un sentiment mitigé entre la joie d'être arrivés en finale et la sévérité de ces scores (1-5, 2-5) qui reflète mal leur belle résistance.
Lors de la seconde manche, samedi à Villard-de-Lans, dans une formidable ambiance, les Bourguignons ont fait douter leurs adversaires. Sans un facteur chance largement en leur défaveur, ils auraient peut-être pu rêver d'une belle. Après vingt premières minutes très tactiques ou les deux équipes ont rivalisé de rigueur, dès l'entame du deuxième tiers, sur le premier but villardien, c'est le défenseur dijonnais Tekel qui marque contre son camp en contrant le tir de Billieras qui n'était d'ailleurs pas cadré. Peu après, sur un magnifique tir de Bourgey, le palet heurte le poteau de la cage de Franta Neckar, puis revient dans le dos de ce dernier pour terminer dans ses filets. Incroyable !
Néanmoins, il serait injuste de mettre la défaite des Dijonnais sur le compte de la malchance car ils ont été confrontés à une superbe équipe villardienne au collectif bien huilé, truffée d'excellentes individualités dont Kolu et Sylvia décisifs à l'aller comme au retour. Cette formation qui a dominé de la tête et des épaules la phase régulière du championnat mérite amplement son deuxième titre de Division 1 consécutif.
"On manque d'expérience collective"
Julien Tiphaigne, le capitaine dijonnais, analyse ce qui restera tout de même une fabuleuse aventure : "Villard est une grande équipe qui mérite son titre. Il est simplement dommage qu'il y ait une si grande différence au score, ce qui traduit mal le déroulement des deux matches. Mais il y avait la place pour faire mieux. Jamais on doit prendre une telle volée : 10-3 au total, c'est lourd ! On est tombé sur une équipe bien organisée, homogène, qui vit ensemble depuis cinq ou six ans. Elle a ainsi accumulé de la confiance, de l'expérience. C'est là que se situe la différence car leurs individualités ne sont pas plus fortes que les nôtres. On a commis des boulettes, ce qui ne pardonne pas mais, ensuite, le rouleau compresseur villardien s'est mis en marche. On aura toujours des regrets notamment à Dijon quand on ne marque pas lors du premier tiers. On paie notre manque de réalisme."
Élite ou non ? Maintenant que les hockeyeurs dijonnais sont vice-champions de France, que va-t-il se passer ? L'actuelle formule des championnats de France Elite et division 1 ne sera pas reconduite. Quelle sera alors la version 2002-2003 ? Entre les rumeurs et autres bruits de couloirs, pas facile d'y voir clair. La tendance actuelle se résume ainsi : la formule élite ne s'appellera plus ainsi mais soit top 12 ou pro A puisqu'il est quasiment acquis que les sept clubs de l'élite actuelle seront rejoints par les cinq premiers de division 1 à l'issue de la phase régulière soit Villard, Dijon, Tours, Epinal et Besançon. Plusieurs autres paramètres sont également à prendre en ligne de compte, notamment la masse salariale qui devrait être abaissée à 2,8 millions, la limitation du nombre d'étrangers à 6 ou 7 (pour les formations qui sont actuellement en division 1 afin d'équilibrer les débats), un match par semaine, le samedi, et une fois par mois le mardi. Cet énième chamboulement vise à attirer un maximum de monde autour du hockey tout en évitant certaines réminiscences du passé avec de nombreux dépôts de bilan. Étant donné la situation financière catastrophique de la plupart des clubs d'élite (exception faite de Rouen), il est temps que ce championnat voit le jour, mais on peut déjà douter de son opportunité vu le peu d'engouement qu'il pourrait susciter pour les gros bras. Tout ceci est encore à prendre au conditionnel car la décision finale devrait être prise au siège de la fédération aujourd'hui. A suivre.
Jérôme Roblot