Un air de famille
Article du Bien Public de Dijon (27 avril 2002).
C'est une première dans le petit monde du hockey, deux frères, Nicolas, l'aîné, et Sébastien (Bergès), respectivement dijonnais et villardien, s'affrontent en finale du championnat de France. En effet, ni les célèbres Marciano, Accary, et autres Rozenthal n'ont connu tel destin. Une situation pour le moins cocasse que souligne le Bourguignon : "Je trouve cela marrant, même si on en a presque l'habitude maintenant puisqu'on a déjà été opposé cette saison, et bien avant encore, quand on jouait tous les deux en élite, lui à Chamonix et moi à Bordeaux".
Sébastien évoque quant à lui une saveur particulière : "Ce serait mentir de dire que je n'y ai pas pensé. Toutefois, il faut essayer de l'exclure de notre tête et être le plus professionnel possible". Aussi, une fois sur la glace, les choses demeurent inchangées, enfin presque. Contrairement à Nicolas qui tente de faire abstraction ("Je fais mon boulot, s'il faut mettre une boîte, je ne vais pas me gêner, sans le blesser bien sûr, mais je le fais"), l'Isérois, est un peu plus nuancé et avoue une naturelle connivence : "Foncièrement, cela ne change pas grand-chose, puisqu'on s'efforce d'être un maximum dans le vif du sujet, mais il y a des échanges sympa durant le match comme des regards complices, des petites tapes sur les jambières, soit un ensemble de choses assez inhabituelles entre adversaires".
Une farouche envie de gagner
Formés tous les deux à Valence, les souvenirs communs de glace sont toutefois très rares. En effet, partis très jeunes dans des sports études différents à Villard et à Gap, Nicolas et Sébastien n'ont quasiment jamais évolué ensemble. Par ailleurs, jusqu'à présent, aucun des deux n'a connu la suprême consécration chez les seniors. Seul Sébastien peut se targuer d'avoir glané deux titres chez les jeunes (champion de France cadet (2e année) à Gap, puis junior (dernière année) à St Gervais. En conséquence, samedi, lors du match retour, pas question de droit d'aînesse : "Je ne laisserai pas laisser filer ce titre pour rien au monde. Je sais que ce ne sera pas évident car mardi, on a connu un premier tiers difficile avec notamment deux, trois situations chaudes. Ensuite, on marque contre le cours du jeu, puis tout s'enchaîne. Ceci dit, si on est les mains en haut du guidon, on ne passera pas."
Pour Nicolas, la motivation est intacte : "Il a déjà deux titres, il pourrait me laisser gagner ! C'est vrai que c'est mal parti, mais au même titre que mes coéquipiers, je ne lâcherai rien". Beau match dans le match en perspective où l'esprit familial l'emportera quoiqu'il arrive.
Jérôme Roblot