"Féfé", l'enfant prodigue
Article du Bien Public de Dijon (19 avril 2002).
A l'occasion de la demi-finale retour du championnat de France, opposant Dijon à Epinal (aller : 3-4), Raphaël Marciano, actuel entraîneur des Dauphins spinaliens, revient sur les terres de ses exploits passés. Natif de Dijon, son histoire et celle du CPHD sont étroitement liées.
Passionné de hockey dès son plus jeune âge, "Féfé" ne tarde pas à chausser les patins. Ainsi, à 6 ans, il souscrit sa première licence à Dijon. A force de travail et d'abnégation, le succès ne traîne pas puisqu'il connaît toutes les sélections nationales du hockey mineur. D'ailleurs, il s'y distingue comme étant le digne successeur de Jean-Louis Guttig et des frères Accary en terminant meilleur buteur du championnat d'Europe juniors (1980) avec cinq réalisations. Jean Baudrier, dirigeant dijonnais, se souvient de ce phénomène : "Il était très assidu aux entraînements, c'est ce qui lui a permis de s'améliorer très rapidement. Il progressait trois fois plus vite que les autres".
"Une bande de copains"
Il n'est que cadet lorsqu'il fait son apparition en équipe première dijonnaise lors de la saison 78-79, accompagné de son frère, Rodolphe, il effectue des débuts fracassants, inscrivant six buts au cours des cinq dernières rencontres.
L'année suivante, il marque à chaque sortie, soit 39 buts au total pour 24 rencontres. Aux côtés des Denis Martin, Richard Poyard, meilleur marqueur de l'histoire du CPHD avec 412 buts, Raphaël fait les beaux jours du club alors en nationale B : "Je me souviens plus particulièrement de l'ambiance extraordinaire qu'il régnait entre nous. Lors des déplacements, on était des copains et sur la glace, on se battait comme des fous."
Ses performances ne laissent pas indifférents quelques grosses cylindrées d'élite dont Caen pour laquelle il choisit d'exercer dès la saison 82-83 : "J'étais jeune, je voulais tenter l'aventure, goûter sportivement à autre chose". Après trois saisons bien remplies en Normandie, il décide de traverser la France pour signer à Annecy. Mais l'épopée est de courte durée et il débarque à Tours ou il évolue avec quelques vieilles connaissances telles que Daniel Maric, Robert Millette.
"Toujours le plaisir de jouer contre Dijon"
Cependant, les racines sont plus fortes que tout, et Raphaël boucle la boucle en revenant dans la capitale bourguignonne. Malheureusement, ce come-back ne se passe pas dans les conditions espérées car s'il termine meilleur marqueur de l'équipe avec 32 buts (ce qui le hisse au 6e rang dans l'histoire du club avec 153 buts), le CPHD qui avait assuré sportivement son maintien dépose le bilan à la fin de la saison 88-89 : "Je pensais rentrer définitivement mais finalement ça ne s'est pas bien déroulé. Sans beaucoup de victoires, c'est toujours plus difficile". Un nouveau bref passage à Tours puis, l'opportunité vosgienne se présente. "Epinal me permet d'être seulement à une heure et demie de 'la maison', ce qui n'est pas négligeable. Même si à un moment j'ai pensé terminer ma carrière de joueur en Bourgogne, désormais, je suis bien installé, j'ai une petite fille, une copine sur Epinal, il n'y a donc pas de raison que je quitte cette ville. Évidemment, j'ai toujours plaisir à jouer ici, à revoir la patinoire. Ce qui est sympa également c'est que je vois dans les tribunes des gens qui étaient déjà présents il y a 20 ans !".
Jérôme Roblot