Des Scorpions aux Bleus

 

Article des Dernières Nouvelles d'Alsace (14 avril 2002).

Fabrice Lhenry et Olivier Coqueux sont sur la glace. Sur le banc, un autre Scorpion est bien présent en équipe de France de hockey. L'entraîneur des Mulhousiens, Christer Eriksson, y occupe le poste d'entraîneur-adjoint.  Rencontré avant la première rencontre face au Danemark, Christer Eriksson accuse le coup. Et avoue une certaine fatigue. "Ce stage m'aura appris une chose : mieux vaut éviter d'organiser un rassemblement de l'équipe de France dans sa ville !", lâche-t-il en souriant. Cette semaine à Mulhouse, Eriksson a eu une double casquette : il est à la fois entraîneur-adjoint de l'équipe de France et entraîneur des Scorpions.

"Préparateur physique"

Ce qui a pour effet de multiplier les sollicitations. Il estime que ce cumul de fonctions n'est handicapant pour aucune des parties. "Cette semaine est un peu spéciale. Le reste de l'année, j'arrive très bien à distinguer mon rôle en club et en équipe nationale." Un rôle d'entraîneur-adjoint qu'il occupe depuis deux ans, pour lequel son contrat court jusqu'à fin mai 2003. "J'occupe un emploi de préparateur olympique pour l'équipe de France et dépends du ministère de la Jeunesse et des Sports", indique-t-il. Son poste lui laisse suffisamment de temps libre pour qu'il puisse être laissé à la disposition d'un club. En début de saison, il a débarqué à Mulhouse, pour la première année du club en Élite. Objectif : construire sur la durée.

"On grandit avec eux"

De nombreux joueurs sont arrivés avec lui. Lorsqu'on lui demande si son poste d'entraîneur-adjoint des tricolores a pu inciter des jeunes français à débarquer à Mulhouse, il est clair : "J'espère que les jeunes ne viennent pas ici en pensant que l'équipe nationale sera plus facile à atteindre. Ce ne sera pas le cas. Ils savent qu'ils ont plus de chances de jouer en Élite avec moi qu'avec certains de mes collègues."  Le coach suédois se dit content de s'occuper de cette équipe de France. "C'est un grand honneur que l'on ait fait appel à moi. C'est ma première expérience sur le plan international. Je peux voir évoluer des joueurs que j'ai entraînés très jeunes. C'est la même chose pour Heikki Leime (entraîneur en chef des Bleus, il était à Caen auparavant). On grandit avec eux."

Contact quotidien

Contrairement à son collègue, Eriksson conserve un contact quotidien avec le hockey avec son club. Suédois, il est associé à un Finlandais pour coacher en équipe nationale. Une paire d'étrangers, alors que Leime se déclare fier d'aligner une équipe de France sans aucun naturalisé. Eriksson explique ce qui pourrait apparaître comme une contradiction. "C'est vrai, nous sommes étrangers et nous avons une autre culture. Cela fait plusieurs années que nous sommes en France (8 ans). Nous connaissons les clubs, les joueurs, les structures. Il y a des entraîneurs plus compétents que nous. Mais, en arrivant de l'extérieur, ils auraient une approche différente. Nous connaissons la mentalité française et essayons d'apporter de nouvelles choses, sans les imposer."

Incertitudes

Pour ce qui est de son association avec Leime, il explique que les rôles sont bien définis. "Il ne tire pas toute la couverture à lui. Je ne suis pas juste là pour pousser les palets aux entraînements. Nous avons de vrais discussions tactiques. Il est très ouvert. C'est lui le patron, qui prend les décisions définitives. Pendant les matchs, mon rôle est de m'occuper des défenseurs. En règle générale, je m'efforce d'apporter un plus sur le plan tactique, au niveau individuel, pas collectif." Il ne sait pas encore combien de temps il va occuper cette fonction. Leime arrive en fin de contrat - lui est en contrat avec la Fédération - et n'a pas resigné. Eriksson pense qu'il devrait rester en poste. Même si rien n'est acquis. Les résultats du championnat du monde d'Eindhoven ne devraient pas influer sur la décision. Eriksson poursuivra sa route avec Leime.

Gérald Husser

 

Retour aux articles d'avril 2002