Sibon le Bisontin

 

Article de l'Est Républicain (13 avril 2002).

Benoît Sibon est un des rares joueurs français de l'effectif bisontin. Mais ce passionné est d'ores et déjà obligé de songer à préparer l'après-hockey.

Benoît Sibon ? Ne cherchez pas. L'attaquant du BHC n'est pas américain. Il n'est pas davantage canadien, tchèque ou finlandais. Il est simplement d'origine strasbourgeoise. La question l'amuse. La présence de onze étrangers dans l'équipe n'est visiblement pas un problème pour ce joueur débarqué de Tours en août dernier : "Ça s'est décidé en un temps record. J'ai déménagé en 48 heures". Avant d'évoquer le "melting pot" bisontin : "Il existe une vraie entente dans le groupe. Fragile, ce genre d'équilibre repose sur de nombreux facteurs. La même situation provoquerait et provoque d'ailleurs la zizanie dans d'autres clubs".

Cette existence de hockeyeur professionnel, Benoît Sibon la savoure sans se prendre la tête ("je vis au jour le jour"), sans jamais oublier l'avenir : "Vous savez, on ne vit pas vraiment du hockey. On en vivote ! Par comparaison avec d'autres sports, nous sommes très en dessous financièrement. C'est pourquoi après une licence UFRSTAPS je suis actuellement des cours à l'UFM de Vesoul. Peut-être deviendrai-je un jour instituteur. Qui sait ?".

Cette existence de nomade qui ne sait jamais vraiment de quoi sera fait demain ne tourmente guère Benoît Sibon qui a su se forger une solide philosophie des choses : "Il y a trois ans, quand j'ai débuté ma carrière professionnelle à Chamonix, j'étais très stressé. L'expérience aidant, je sais qu'il y a toujours un concours de circonstances qui fait que tout s'arrangera d'une façon ou d'une autre, alors je ne m'inquiète plus...".

Entraîneur dans l'âme

"Benoît n'est peut-être pas le plus talentueux, mais il a du cœur. Il n'est jamais avare de travail sans oublier qu'il est toujours à fond. Sa régularité en fait un bon joueur de première division". Devant ce bref portrait dressé par Alain Pivron, l'intéressé précise : "Je suis parfois un bon glandeur, mais quand je passe une heure et demie par jour sur la glace je suis bosseur à fond. J'ajouterai que je suis mauvais perdant".

Féru de rugby, Benoît Sibon avoue également une passion pour la formation. Entraîneur des benjamins et des minimes du BHC, l'attaquant bisontin a déjà passé un diplôme d'entraîneur dans un de ses précédents clubs. Quel que soit l'avenir, Benoît Sibon sait qu'il poursuivra dans cette voie.

En attendant, il vit des moments particulièrement forts avec Besançon. Surtout depuis la mémorable carrière en coupe de France : "On a senti qu'il se passait quelque chose. Ce qui est dur, c'est d'amener le spectateur à la patinoire. Quand le public ne connaît pas une discipline, le premier pas est difficile. Aujourd'hui, on commence à parler hockey à Besançon". Un engouement qui va certainement gagner en intensité dans les prochains jours. Comme ses partenaires, Benoît Sibon est persuadé que tout peut arriver : "En championnat, aucune équipe ne nous a battus nettement. Villard-de-Lans est solide mais ne me paraît pas intouchable. Je suis persuadé que la suite des play-off sera passionnante". Nouvel acte samedi (18h00) contre Epinal.

 

Retour aux articles d'avril 2002