Supuka, l'indispensable solitaire

 

Article de La Nouvelle République (29 mars 2002).

De tous les joueurs recrutés cette saison, Jan Supuka, 22 ans, est celui qui a connu la plus belle progression. Si bien qu'aujourd'hui, ce garçon timide et solitaire est devenu l'un des piliers de l'équipe des Diables Noirs.

Une bouille bien ronde posée sur une paire d'épaules qui ne demandent qu'à s'élargir. Un visage qui respire la bonne santé. "Ici, on mange bien" balbutie Jan Supuka, visiblement satisfait de son séjour en France. Il faut dire que ce jeune Slovaque de 22 ans a explosé cette saison. Longtemps éclipsé par la présence du vieux briscard qu'est Frantisek Pulscak à ses côtés, il n'a cessé de monter en puissance à partir du moment où il s'est retrouvé associé au solide Olivier Vandecandelaere en défense.

"Ils ont deux styles bien différents mais très complémentaires" commente Bob Millette qui a repéré Jan à Zvolen (Slovaquie), là où il a également déniché le grand Marcel Simak". Olivier est un type puissant, agressif, tandis que Jan est un garçon plus fin, qui analyse bien le jeu et effectue de bonnes relances. Ils font une bonne combine ensemble".

Une entente d'autant plus remarquable que les deux garçons ne communiquent pas vraiment sur la glace. "Je parle juste un peu français, juste un peu anglais" explique Supuka avant de reconnaître, par la bouche de son interprète d'un jour, Kamil Stastny, qu'il n'a "pas vraiment besoin d'apprendre une autre langue étant donné qu'il y a plein de Tchèques et de Slovaques dans l'équipe". Et, pudiquement, éviter de dire qu'il est timide. Solitaire.

"Il n'est pas nerveux, en tout cas, et a souvent besoin d'être réveillé" rebondit Bob Millette en insistant tout de même sur le fait que, s'il avait un garçon à désigner comme étant celui qui s'est le plus amélioré, cette année. "Ce serait lui parmi tous ses équipiers".

"Je suis bien content des progrès qu'il a fait depuis qu'il a pris confiance en ses moyens" conclut l'entraîneur canadien. "Il est venu ici pour prendre de l'expérience et, malgré son jeune âge, je le fais déjà jouer comme un vétéran. Je lui donne au moins trente minutes de glace par match, et dans les power-play, il est devenu l'homme de la situation".

Tant mieux car celui qui a déjà inscrit 7 buts, cette saison pour autant d'assistances (14 points) en comptant la Coupe de France, entend bien ne pas s'arrêter en si bon chemin pour prolonger sa carrière en Touraine.

Julien Mallet

 

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