Pas dans la même cour
Article de L'Est Républicain (20 février 2002).
Après un premier tiers-temps prometteur, les Bisontins ont craqué dans le deuxième acte, encaissant six buts. Tout était dit. Hier soir, Rouen, c’était la taille patron !
On jouait depuis quatre minutes et une poignée de secondes. Kohvakka, côté droit, servait Sinkkonen dont le tir faisait mouche dans une ambiance que vous devinerez aisément. Les Rouennais marquaient le coup devant ce crime de lèse-majesté.
Besançon surprenait par la qualité de son jeu, par son culot, mais au fil des minutes, il fallait se rendre à l’évidence, la machine normande se mettait progressivement en route. Notons au passage que les visiteurs n’avaient pas pris cette finale à la légère puisqu’ils comptaient dans leurs rangs Guillaume Besse, revenu seulement lundi des Jeux Olympiques de Salt Lake City.
Manifestant une maîtrise supérieure, Rouen dominait, multipliait les lancers et se heurtait à un Stéphane Menard égal à lui-même, c’est à dire impeccable. Mais au terme d’une situation pour le moins confuse, Pajonkowski égalisait. On pensait les Séquanes capables de préserver cette égalité mais Besse, non sans une certaine réussite (tir dévié) inscrivait un but qui faisait mal, très mal aux locaux, dix-neuf secondes avant la pause.
Tragique avalanche
Cette impression se trouvait rapidement confirmée par la suite. Besançon volait en éclat en un temps record, cinquante-sept secondes plus exactement, l’intervalle nécessaire pour encaisser... trois buts. L’expérimenté Franck Pajonkowski (38 ans), un nouveau but et une nouvelle assistance faisait des misères aux Doubiens dépassés par les événements. Cette avalanche incitait Alain Pivron à demander un temps mort opportun.
Cela ne changeait pas grand chose à l’affaire. Billard et Besse corsaient une addition qui devenait franchement indigeste d’autant qu’on ne jouait que depuis 7’52 dans ce deuxième tiers-temps. Un nouveau but de l’inévitable Pajonkowski ajoutait aux malheurs de Bisontins qui devaient commencer à trouver le temps passablement long... Malgré le soutien inconditionnel de leurs supporters, les Bisontins ne parvenaient pas à trouver la faille par la suite. La cause étant entendue, le rythme avait naturellement baissé. Rouen expédiait les affaires courantes, songeant certainement au prochain et important affrontement contre Reims pour le compte du championnat.
Dans ces conditions, le troisième tiers-temps n’apportait rien de plus. La coupe de France ne trônera pas à la patinoire La Fayette mais le hockey bisontin a gagné le respect de tous. Les play-off confirmeront probablement cet engouement tout neuf.
Frédéric Vial
Besançon - Rouen 1-8 (1-2, 0-6, 0-0)
Les marqueurs :
Besançon : Sinkkonen (4’37, assisté de Kohvakka et Edinger).
Rouen : Pajonkowski (12’23), Besse (19’41, assisté de Pajonkowski), Carlsson (22’59, assisté de Paradis et Pajonkowski), Pajonkowski (23’35, assisté de Carlsson et Paradis), Doucet (23’56), Billard (27’36, assisté de Kevorkian et Bessard du Parc), Besse (27’52, assisté de Carlsson), Pajonkowski (35’24, assisté de Besse et Carlsson).
Rencontre au sommet
Une rencontre au sommet devrait avoir lieu avant la fin du mois entre les responsables nationaux de la commission nationale de hockey, la mairie de Besançon et les dirigeants des Séquanes afin d'évoquer le passage possible du club en Elite sur... dossier. Si l'on n'en est pas encore là, M. Jean-Louis Millon, le président fédéral, n'exclut pas la possibilité d'augmenter le nombre de clubs opérant en Elite dans un avenir très proche.