Asnières, le mauvais numéro
Article de La Nouvelle République du Centre (21 décembre 2001).
Les Diables Noirs sont loin d'avoir tiré le gros lot avec Asnières. L'équipe de Roger Dubé pourrait bien leur jouer un vilain tour.
Avec ses douze saisons passées en élite et sa centaine de sélections nationales (5 championnats du monde de 94 à 98 et une participation aux derniers Jeux Olympiques de Nagano), Roger Dubé fait partie des grandes stars du hockey français. C'est un monument, connu pour son (fichu) caractère, qui a tenu le banc des Ducs d'Angers (élite) pour devenir l'entraîneur de l'équipe d'Asnières (D2), non sans avoir auparavant contacté l'ASG Tours. "Sans commentaire" s'empresse-t-il de répondre.
Mais à 36 ans, il les a fêtés le 2 octobre dernier, et avec toujours les mêmes fourmis dans les jambes, l'ancien attaquant vedette des Gothiques d'Amiens et des Albatros de Brest, n'a pas pu s'empêcher de monter sur la glace "pour donner un coup de main" comme il dit.
Si bien qu'après treize journées, les banlieusards, qui possèdent du coup l'un des meilleurs compteurs de D2, dominent largement la poule nord, avec une seule défaite face à Limoges (4e). Et remplissent parfaitement leur objectif de remonter en D1. "On verra comment va se passer la suite du championnat" tempère Dubé. "On a la chance d'être en tête car Brest (2e à 4 points) compte deux défaites sur tapis vert, dont une fois contre nous. La phase retour s'annonce délicate".
Délicate parce que depuis le départ des frères Deschênes et quelques autres éléments, les Castors ont pris la mauvaise habitude de s'appuyer sur le "messie" qui reconnaît parfois enfiler le maillot en fonction de son adversaire.
"C'est vrai que je suis venu là pour prendre de l'expérience en tant qu'entraîneur" explique Dubé. "Mais d'un autre côté, je n'avais pas envie de m'arrêter comme ça. Je ne suis pas ici pour jouer 50 minutes ou une heure, si je voulais, je pourrais, mais partager mon vécu avec un groupe qui a envie d'apprendre. Cela a été difficile au départ car j'ai ma réputation, tout le monde me voyait comme une brute, une bête. Mais aujourd'hui, ils ont bien compris que ma porte est toujours ouverte. Le courant passe bien".
Pas tant que cela, aux dires de certains supporters qui lui reprochent son individualité et son manque de convivialité.
"On part vraiment dans l'inconnu" commente Bob Millette, pas vraiment épargné cette semaine, Saint-Denis est toujours à l'infirmerie (épaule), Hiadlovsky et Supuka sont au lit pour soigner leur grippe. Et quand on sait que Lefrançois est reparti fêter Noël au Canada tandis que Vandecandelaere (épaule) est incertain pour demain soir, on se dit qu'il est grand temps que les vacances arrivent.
Julien Mallet