Simple question de temps
Article de La Nouvelle République (10 octobre 2001).
Dans deux mois, à la fin des matchs aller, il pourra être temps de s'inquiéter pour les Diables Noirs. Pas de panique pour l'instant : l'équipe se met en place.
Il faudra donc patienter. Attendre et, surtout, ne pas s'affoler. Même s'ils n'ont pas gagné, les Diables Noirs ont démontré qu'ils possédaient d'énormes qualités. Ils ne devraient d'ailleurs pas tarder à exploser si, dans les semaines qui viennent, la réussite se met enfin de leur côté.
La nouvelle formule du championnat, avec ses 26 journées et sa phase finale réservée aux huit premiers, leur laisse largement le temps de se positionner. On pourra commencer à parler de danger dans deux mois, à la fin des matchs aller.
Robert Millette est le premier à ne pas s'inquiéter, même s'il connaît les exigences du public tourangeau. Il se dit que cela va bien finir par payer, une nouvelle fois convaincu, par la vision de la cassette vidéo du dernier match contre Nantes.
"Je l'ai bien regardée" explique l'entraîneur de l'ASGT. "Dans toute la partie, nous avons eu vingt et une chances de marquer, contre dix pour eux. Je crois qu'on a bien joué, on s'est créé des occasions incroyables, mais on n'a pas réussi à marquer. On a fait de belles choses, mais dans un match de hockey, quand on a autant d'opportunités, il ne faut pas les louper. Je porte cela sur le compte de l'anxiété. Tout le monde a tellement envie de bien faire qu'on se met une pression démesurée."
Le syndrome de l'US Tours
"Il n'y a pas que cela", précise Farnçois Gleize. "On a le même syndrome que les rugbymen de l'US Tours. Je suis allé à Tonnelé dimanche après-midi et Jean-Jacques Jordi (NDLR: le président délégué de l'UST), qui était samedi soir à la patinoire, m' a dit : 'Vous avez la même équipe que nous.' C'est ce que j'ai pu vérifier une demi-heure plus tard. Ils ont une nouvelle fois dominé avant de perdre contre Aurillac."
Pour lui, le problème des Diables Noirs est que l'équipe est jeune d'esprit, mais n'a pas la maturité pour tenir soixante minutes d'affilée. Et cela n'a rien à voir avec la réussite.
"Cela fait trois matchs qu'on mène à l'issue du premier tiers et, autant de fois qu'on ne s'impose pas", conclut le capitaine de l'ASGT. "On est fort d'entrée, on surprend notre adversaire et on réussit à marquer. Mais on ne peut pas tout le temps rester sur cette même intensité. On a du mal à gérer nos moments faibles et, individuellement, on est incapable de gérer notre énergie. C'est l'asphyxie de la jeunesse. On tarde à se faire remplacer. On est cramé. Alors on prend des pénalités, et on pleure sur l'arbitre, ou bien on prend des buts parce qu'on est dans le rouge."
C'est cela qu'il va falloir corriger.
Juilen Mallet