Son nom est Eriksson

 

Article de L'Alsace (3 mai 2001).

Le Hockey-club de Mulhouse s'est doté officiellement hier d'un conseiller technique pour encadrer son équipe en Élite la saison prochaine. Ce Suédois est aussi assistant de l'équipe de France.

La première pierre du nouvel édifice du Hockey Club de Mulhouse version Élite se nomme Christer Eriksson. Âgé de 38 ans, ce conseiller technique, qui s'est engagé pour deux ans, arrive de Rouen où il était chargé du centre de formation. Ambitieux, ce Suédois assure aussi la fonction d'adjoint d'Heikki Leime, l'entraîneur national. Même s'il sera absent dans la saison lors des rassemblements de l'équipe de France à l'occasion des Jeux Olympiques en février 2002 - carence qu'il compte combler par la venue d'un adjoint, qui serait un jeune Français sans expérience de l'Élite (?), il compte insuffler une dynamique aux Scorpions. "Si les joueurs signent un contrat, c'est pour évoluer au meilleur de leur potentiel. L'objectif de travail est basé sur le physique, un système de jeu élaboré sur des joueurs homogènes, et le mental. Je veux des joueurs pros tant sur la glace qu'en dehors". Côté joueurs, seuls Roh, Duménil, Rénier, Prunet, Vaillant, Trebaticky, Faith, Pazak, Maatta, Carabalona et Boirin sont assurés de défendre les couleurs des Scorpions, alors que Konstantinidis, qui se voyait passer derrière la barrière, "n'est plus au club", selon le président du HCM, Claude Bauer. Après avoir vu la finale du championnat de France de Nationale 1 de hockey sur glace face à Villard-de-Lans, Christer Eriksson affirme d'ailleurs "ne pas avoir été impressionné par l'équipe".

"Si je réveille un joueur la nuit"

Le recrutement pourrait se décanter rapidement, notamment du côté des jeunes Français. "Nous avons avancé des contacts avec deux ou trois joueurs par poste. L'objectif est d'avoir 22 joueurs plus des jeunes du club pour avoir au moins quatre blocs et deux gardiens. La philosophie est d'avoir une équipe avec des gars qui ont quelque chose entre les oreilles tirés par un bon joueur d'expérience". Exigeant, Christer Eriksson entend ne pas se laisser dominer pas les joueurs comme cela a pu être le cas cette saison pour Pascal Ryser. "Je veux bien écouter les critiques et discuter, mais à la fin, c'est moi qui décide. Si je réveille un joueur la nuit, et que je lui demande ce que doit faire l'équipe à cinq contre quatre, il doit me répondre ce que j'attends de lui". Autant dire que Christer Eriksson va se donner les moyens d'atteindre son but d'élaborer une équipe compétitive de milieu de tableau. "Nous reprenons l'entraînement le 1er août. Si on veut réussir, il faut travailler avec deux entraînements par jour, un sur et un autre hors glace sept jours sur sept jusqu'à la mi-août. Ensuite, il faut un entraînement par jour avec deux jours dans la semaine où c'est doublé. Et puis des matches amicaux vont permettre d'acquérir des automatismes". D'ores et déjà sont programmées deux rencontres à Mulhouse, le 18 août face à Bâle et le 25 du même mois face à l'Ajoie, deux équipes suisses de ligue B. La confiance de Claude Bauer en Christer Eriksson repose sur son expérience. Après avoir acquis ses diplômes d'entraîneur en Suède, il est arrivé en 1994 à Reims "par hasard" pour construire le centre de formation, alors qu'il ne parlait pas un mot de français. "Assez dure", cette expérience professionnelle lui aura tout de même permis de rencontrer sa femme, qu' il a emmenée la saison suivante à Tours où il a pris en charge l'équipe de D2. Son meilleur bagage à ce jour reste son passage à Lyon de 1996 à 2000 où il décroché deux places de troisième en Élite. Au vu des problèmes financiers du club rhodanien, Christer Eriksson a échoué l'an passé au centre de formation de Rouen. Et nul doute aujourd'hui qu'il veut se relancer à Mulhouse. "Je viens pour relever un challenge. L'équipe pro doit servir de locomotive pour le hockey mineur". Attention au départ.

Gilles Legeard

 

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