Pour la grande histoire
Article de L'Alsace (9 avril 2001).
Si la fin des play-offs avait laissé plané un doute sur la capacité des hockeyeurs mulhousiens à relever le défi du carré final de N1, tout nuage est désormais dissipé. Après avoir écarté Epinal, il reste à vaincre Villard, dès demain (20h30) à la patinoire de l'Illberg, pour que le HCM décroche son premier titre de champion de France.
Les Mulhousiens ne doivent leur qualification à personne. Après avoir gagné mercredi dernier (3-2), ils ont pris à bras le corps le jeu sur la patinoire vosgienne samedi pour à nouveau rapporter une victoire (2-3). Le titre de champion de France de Nationale 1 n'est donc plus qu'à 120 minutes de jeu. Un rendez-vous que les Scorpions ont en tête depuis le début de saison. Les Haut-Rhinois ont répondu à leur rôle de favori, tout comme Villard-de-Lans, l'autre finaliste qui a écarté Saint-Gervais en demi finale. L'heure est donc à la satisfaction du côté mulhousien, heureux qu'ils étaient encore hier lors d'un entraînement de décrassage, où les sourires étaient larges. Et ce devant une vingtaine de supporteurs. Seuls manquaient à l'appel Xavier Rénier, touché au dos, et Thomas Duménil, au niveau des pectoraux. Mais ils tiendront leur place, tout comme Cyril David l'a fait samedi après avoir vu un pied doubler de volume après la rencontre de mercredi. Ravi, Marius Konstantinidis l'est encore plus que ses coéquipiers, lui qui a repris le flambeau d'entraîneur en cours de saison. "Parfois sur le banc, je me suis demandé pourquoi nous n'avions pas joué toute la saison comme samedi. Nous avons occupé la glace pour ne donner aucune chance à Epinal". Et le Gréco-slovaque risque de retrouver des forces pour la finale contre Villard, dès demain (20h30) à la patinoire de l'Illberg. "Je ne suis plus stressé comme avant. Je sais que nous sommes capables de bien jouer la finale".
"Ecrire une page historique"
Autre prétendant à l'ultime rencontre avant le titre de champion de France de Nationale 1, le Spinalien Raphaël Marciano, lui aussi intronisé entraîneur en cours de saison, cherche à expliquer sa défaite. "Suite à la blessure de Haapasaari, il a fallu restructurer les lignes. Il aura fallu deux tiers d'adaptation, c'était un peu trop tard. Et puis nous étions fatigués ?" Il faut noter que les Dauphins ont bénéficié d'un arbitrage quelque peu douteux en toute fin de rencontre. Nicolas Boirin a notamment reçu une pénalité de match pour ? rien. "C'est un scandale, lâche le Franco-Suisse. Il dit que je l'ai insulté de connard alors que je n'ai fait que cogner ma crosse sur la balustrade". Ces aléas mis de côté, Raphael Marciano jauge la finale entre Mulhouse et Villard de Lans. "Si Mulhouse est individuellement plus riche, Villard est complet dans le jeu, tant physiquement que dans le patinage avec comme pièces maîtresse Bellemare et Beaudin. Avec leur style complètement différent, chacune des équipes peut faire la différence à n'importe quel moment du match". Pour faire basculer l'avantage dans son camp, Marius Konstantinidis compte sur un élément qui a légèrement fait défaut contre Epinal. "J'étais déçu ne pas voir la patinoire pleine mercredi. J'espère beaucoup de public mardi car on en a besoin pour écrire une page historique du hockey sur glace à Mulhouse". Une courte histoire qui ne demande qu'à grandir.
Gilles Legeard