La France reçue 5 sur 5

 

Article de Ouest France (13 février 2001).

L'équipe de France de hockey sur glace masculine a réussi l'exploit de se qualifier pour ses cinquièmes jeux Olympiques d'hiver consécutifs mais à Sait Lake City en 2002 elle veut se donner les moyens de faire plus que de participer.

Février 2000 à Gdansk, les Français remportent le tournoi de pré-qualification face à la Pologne, la Grande-Bretagne et la Roumanie. Février 2001 à Klagenfurt, les Bleus prennent l'une des trois premières places du tournoi qualificatif. Février 2002 aux JO, ils seront dans le groupe B avec la Suisse, l'Ukraine et le Bélarus. Dans les faits, mission accomplie.

Sauf que le hockey français veut maintenant faire mieux que Calgary en 1988 (11e), Lillehammer en 1994 (10e) et Nagano (11e) en 1998, et au moins aussi bien qu'Albertville (8e) en 1992. "On ne veut pas y être pour y être. L'objectif aux JO est d'aller en quarts de finale et après ce sera du bonus", analyse clairement le manager de l'équipe de France Nano Pourtier. Et pour réaliser ce que le directeur technique national de la Fédération française des sports de glace (FFSG), Jean-Michel Oprendek, appelle un "exploit", Pourtier compte passer la vitesse supérieure avec une préparation, type commando, faite de regroupements estivaux réguliers et très actifs.

La FFSG a d'ailleurs placé les bons hommes aux bons endroits. Deux entraîneurs finlandais, Heikki Leime et son adjoint Christer Eriksson, imprégnés du hockey scandinave, mais qui connaissent parfaitement le hockey français pour avoir sévi dans des clubs nationaux (Caen pour Leime et Lyon pour Ericson). Et Pourtier, l'homme qui a "fait" Edgar Grospiron, champion olympique de bosses et Bruno Mingeon, champion du monde de bobsleigh.

Force collective

Sur la glace autrichienne, les joueurs ont montré d'indéniables qualités, avec une excellente technique et une bonne vitesse de patinage, mais aussi l'étendue du travail à réaliser avant Salt Lake. Lors des trois matches disputés à Klagenfurt, les coéquipiers de Philippe Bozon ont eu à chaque fois les moyens de " tuer " le match après avoir ouvert le score. Mais par un manque d'efficacité et d'audace devant la cage et une puissance musculaire défaillante, ils ont permis à leurs adversaires de revenir, même s'ils terminent invaincus (deux nuls et une victoire).

L'inexpérience de ce groupe, dix joueurs ont moins de 25 ans, est également apparue sous la forme d'une certaine nervosité, responsable de maladresses, comme lors du match décisif contre le Danemark. Mais Les Bleus auront l'occasion de peaufiner leur mental du 16 au 22 avril à Grenoble lors des prochains championnats du monde (deuxième division).

Au delà des talents individuels, notamment Cristobal Huet, meilleur gardien du tournoi de Klagenfurt, l'état d'esprit de ce groupe, savamment dosé entre les jeunes, Laurent Meunier ou les frères Rozenthal, et les anciens, Philippe Bozon ou Denis Perez, qui a été de toutes les campagnes olympiques, sera une des forces des Tricolores dans un an.

"Contre la Lettonie, on a enfin joué pour gagner", s'est réjoui Leime sachant que cet état d'esprit sera encore indispensable aux Etats-Unis pour voir les quarts.

 

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