Le prix d'un hockeyeur
Article des Dernières Nouvelles d'Alsace (4 février 2001).
Si le hockey sur glace est un des sports les plus spectaculaires, c'est aussi l'un des plus onéreux. Le HCM l'apprend tous les jours à ses dépens.
Une journée d'entraînement normale à la patinoire. Claude Bauer le président du HCM est venu voir ses joueurs. Il ne sera pas venu pour rien. Labat se plaint de son plastron et Flinck de ses patins. Nombreux coups de fil en perspective et dépenses imprévues pour le grand argentier du HCM. "Notre budget matériel est impressionnant. Il tourne entre 250 et 300 000 francs par an. Et encore je rationne les fournitures." Petit inventaire des besoins d'un joueur.
36 crosses par saison
"Ils utilisent tous entre 24 et 36 crosses par an." Avec un prix oscillant entre 180 et 220 francs par crosse, qu'il faut multiplier par la vingtaine de joueurs que compte l'effectif et on arrive rapidement à une somme dépassant allègrement les 100 000 francs. Surtout que ce chiffre de 36 n'est pas limitatif. "Quand ils n'ont plus de crosses on ne peut pas les empêcher de jouer. Alors on en commande de nouvelles." Pour les patins, les besoins sont moins importants. Une paire est suffisante pour une saison. L'investissement reste donc raisonnable (1 500 à 2 500 francs), mais les lames cassent très souvent (200 francs à chaque fois). Autres dépenses "occasionnelles" : les culottes (1 000 francs), les plastrons (1 000 francs), les casques (400). Un matériel qui peut tenir de nombreuses années s'il est bien entretenu. Mais les installations dont bénéficie le HCM ne sont pas idéales et tout pourrit assez vite.
Le "budget gardien"
Les gardiens sont également un poste budgétaire important. Pour l'équiper totalement il faut compter 20 000 francs. Quand on sait qu'une paire de jambières (conservée 2 à 3 ans) coûte 12 000 francs, un masque 1 000 et un plastron 4 500, on comprend que Claude Bauer fasse la grimace lorsque Julien Labat lui demande un nouveau plastron, le troisième depuis son arrivée en début de saison. "On est obligé de gérer au plus juste". C'est pourquoi Claude Bauer songe à partir s'approvisionner en République Tchèque. François Neckar a fait découvrir une nouvelle marque au président. "Ils sont moins chers et apparemment aussi fiables que les deux gros fournisseurs avec qui nous travaillons habituellement. Les essais sont en cours avec les joueurs et il y a de fortes chances pour les utiliser dès la saison prochaine".
Dépenses annexes
Mais la facture grimpe rapidement avec d'autres dépenses, moins "évidentes", mais très importantes. Le tape, cette bande adhésive placée sur les crosses par les joueurs, exige un investissement de 15 000 francs annuels pour les 300 rouleaux utilisés. Le scotch est également nécessaire, en quantités astronomiques, pour maintenir les équipements en place pendant les matchs. "Pour cela, on s'arrange avec nos partenaires, on en récupère un peu partout." Les maillots des Scorpions, quant à eux, ont coûté 40 000 francs, auxquels il faut ajouter les 4 000 pour les maillots d'entraînement. Les filets des buts génèrent une dépense de 15 000 francs. Une manne financière très importante qui augmente rapidement avec l'arrivée de nouvelles recrues. Les joueurs arrivent la plupart du temps sans équipement. Il faut donc les habiller de la tête aux pieds. "Et les équipements récupérés sur les joueurs quittant le club ne correspondent que très rarement aux mensurations des nouveaux venus." conclut Claude Bauer avant de partir s'occuper des patins de Tommy Flinck.
Gérald Husser