Une semaine cruciale pour Grenoble
Article du Dauphiné Libéré (6 janvier 2001).
Après un mois sans championnat, les Brûleurs de Loups attaquent 2001 face à des Rémois qui luttent pour la première place. Avec trois matchs en huit jours, avant une nouvelle trêve, les Brûleurs de Loups ont l'occasion d'afficher leurs ambitions et de remonter vers la 4è place. Ou de rester collés à la 6è.
Drôle de saison. Découpée en fines lamelles pour les besoins de l'équipe de France, voilà un mois et une victoire convaincante face à Amiens (4-3) que les Isérois n'ont pas chaussé les patins en compétition. Pour autant, ils ne sont pas restés inactifs, tant s'en faut, et Dimitri Fokine leur avait concocté un programme copieux avant Noël, qui en a laissé beaucoup sur les rotules, mais qui devrait leur permettre de finir la saison en boulet de canon. "J'ai toutefois du mal à comprendre ce calendrier", s'étonne l'entraîneur.
Le sprint final sera entrecoupé une première fois mi-janvier par un regroupement national, et une deuxième début février pour les qualifications olympiques. Tant et si bien qu'il faudra savoir entretenir les organismes pour les non-sélectionnés (a priori seuls Benoît Bachelet et Patrick Rolland pourraient être des voyages internationaux). "Il nous faudra impérativement trouver des matchs amicaux, argue Fokine, pour rester dans le rythme". La tâche de Dimitri Fokine ne se circonscrira pas à cet "entretien" physique - auquel il apporte, soit dit en passant, une attention toute particulière - mais également au peaufinage de ses lignes offensives. En effet, les blessés de longue date sont soit de retour - Guillemard revient ce soir, Fleutot, malgré une gastro, est espéré - soit sur la voie (Nokkosmäki rentrera certainement la semaine prochaine). Ce qui implique forcément des choix que Fokine n'avait pas vraiment eu à faire jusque-là, vu que l'infirmerie était aussi remplie ces derniers temps qu'un trottoir par les trottinettes post-père Noël...
Défensivement, et depuis le départ de Gauthier Fontanel guère utilisé de toute façon, l'entraîneur aura sept éléments à sa disposition pour six places. Et vu l'importance de Nokkosmäki, il faudra bientôt "sacrifier" un joueur.
Offensivement, Fokine a déjà réglé la question des centres : en effet, avec le retour de Guillemard, ils étaient quatre pour trois places (avec Koïvisto, Deschaume et Pouget). C'est ce dernier qui passera à l'aile du "deuxième" bloc. "Pouget est de toute façon suffisamment polyvalent pour évoluer partout. A part dans les buts, il peut remplir tous les postes" souligne le coach. Fleutot, s'il est complètement rétabli, retrouvera pour sa part Boccard et Deschaume.
Une fois les malades guéris (Gachet, victime d'une gastro, ne sera pas du déplacement) la composition sera alléchante. Encore faut-il que ces associations fassent leurs preuves. A cet instant de la saison où, traditionnellement, les entraîneurs ont formé leurs blocs, Fokine se voit, circonstances obligent, contraint de remettre de l'huile dans les rouages. "Et je n'exclus pas de tout remettre à plat et de changer les blocs" prévient Fokine qui, à court terme, devrait laisser sur le banc les quatre plus jeunes joueurs de l'effectif (Bellet, Billiéras, De Murcia et Bergamelli). Mais, comme il le rappelle, "cette nouvelle richesse d'effectif incitera chacun à donner le meilleur, car les places sont subitement devenues plus chères. Avant, un joueur qui passait au travers d'un match, était assuré de jouer le suivant faute de concurrence. Maintenant, dans le même cas, il ira goûter au banc !"
Ce soir, les Brûleurs de Loups auront tout intérêt à serrer leur garde, car les Rémois ont encore en tête la gifle reçue en Isère (10-4). Privés de Richard Aimonetto, les Champenois ont toujours le leader rouennais dans la ligne de mire (un point sépare les deux équipes, mais Rouen a un match en retard contre Viry). Avant la réception d'Angers mardi puis un déplacement à Rouen samedi prochain, les Grenoblois peuvent frapper les trois coups d'un renouveau en fanfare en une semaine. Ou rester scotchés à la 6è place et attendre un peu plus fébrilement les séries finales.
Jean-Benoît Vigny
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