Grenoble assure l'essentiel
Article du Dauphiné Libéré (25 octobre 2000).
A Viry, Grenoble bat Viry 5-2 (2-0, 2-1, 1-1)
Arbitrage de MM. Rousselin, Boughin et Blick.
Une centaine de spectateurs.
Buts pour Viry : 36'18 Roger ; 44'04 Berges (Roujon).
Buts pour Grenoble : 5'41 Agnel (Koïvisto) ; 12'46 Guillemard (Bonnard) ; 30'36 Deschaume ; 39'50 Fleutot ; 49'29 Carry (Koïvisto)
Pénalités : pour Viry, 20 minutes, pour Grenoble, 22 minutes.
Du bon, puis du moyen et enfin du quelconque : la production grenobloise durant chacune des périodes s'est avérée inégale mais l'essentiel a été acquis sous la forme d'une victoire 5-2, la troisième victoire de la saison et la deuxième contre Viry. Face à la lanterne rouge du classement général (aucun point au compteur), les Brûleurs de Loups ont certes marqué à cinq reprises, mais ont encore fait preuve de maladresse à tous les niveaux. Des progrès sont donc nécessaires afin de remonter vers la 5è place et dominer Rouen puis Reims à partir de samedi prochain.
L'"événement" a eu lieu, entre autre, hier soir dans l'Essonne : les rencontres d'élite sont dirigées à nouveau par des arbitres officiels, la grève du sifflet ayant pris fin à l'occasion de cette 10è journée de championnat !
Pour fêter ce retour sur la glace, les arbitres pénalisaient du reste Grenoble dès la 3è minute de jeu (prison pour Simon Bachelet), ce qui provoquait évidemment une forte réaction locale. Le gardien Isérois Rolland repoussait toutefois les assauts de Viry initiés notamment par le Finlandais Kivakka.
Avec les nouvelles lignes mises en place par l'entraîneur Dimitri Fokine, les Brûleurs de Loups se sortaient sans dommage de cette infériorité numérique et, mieux encore, inauguraient la marque sur une action rapide. A 5'41, Koïvisto adressait ainsi de la gauche un petit centre pour Agnel qui trouvait la faille de près. Même si quelques occasions étaient gâchées, à l'image d'une percée solitaire de Koïvisto (10è), les Grenoblois dominaient la rencontre assez largement et le deuxième but inscrit par Guillemard (12'45) suite à une frappe mal repoussée de Bonnard, ne faisait que confirmer cette emprise sur les débats. Plus rapides sur le plan du patinage et meilleurs techniquement, les Isérois avaient de surcroît bénéficié d'une exclusion adverse sur cette action décisive. 0-2 à la première pause, à l'exception de quelques contres parisiens, Grenoble avait monopolisé le palet, le tout dans une patinoire aussi vide et aussi triste que d'habitude.
Dans ce contexte particulier, devant une formation de Viry au bord du dépôt de bilan, et dont la plupart des joueurs reçoivent des "indemnités" de l'ordre de 2000 F par mois, les Isérois abordaient le deuxième tiers dans des dispositions d'esprit assez semblables mais de multiples pénalités hachaient la partie. Au fil des minutes, Grenoble renouait aussi avec un manque flagrant d'efficacité face à la cage défendue, il est vrai, par l'excellent Canadien Ménard. Toutefois, par le biais d'une frappe de Deschaume au ras du poteau gauche (30' 36), les Brûleurs de Loups aggravaient la note au prix de beaucoup d'efforts. Précisément, ils s'offraient ensuite quelques instants de relâchement en défense, avec des mises en prison inutiles à la clé, et encaissaient un but plutôt normal sur un break de Roger (36' 18). Histoire de remporter la période et d'abandonner le statut de plus mauvaise attaque de la compétition, les Dauphinois reprenaient aussitôt leur hockey par le bon bout de la crosse avec une réalisation solitaire de l'ex-Milanais Fleutot juste avant la sirène (39' 50).
Symbole d'une équipe qui manque encore d'assurance, Grenoble ne creusait pas d'écart définitif à l'entame du troisième acte et donnait même des signes de faiblesse en défense. Berges réduisait ainsi le score d'un tir puissant (44' 04) et Viry abordait mal dans la foulée un jeu de puissance à cinq contre trois. Les Brûleurs de Loups venaient de frôler, en l'occurrence, non pas le pire mais l'ennuyeux. Après un temps mort demandé par Fokine et certains ajustements tactiques, Koïvisto pouvait servir Carry pour un but a priori synonyme de succès (2-5, 49' 29). Le penalty raté ensuite par le capitaine Benoît Bachelet (52' 12) ne changeait plus rien à l'affaire.
Grenoble a donc renoué avec le succès, entre hauts et bas...
Jean-Benoît Vigny