La réussite en Solaux

 

Article de Sud-Ouest (14 octobre 2000).

Stanislas Solaux compte beaucoup sur cette saison pour franchir un cap avec l'Hormadi et l'équipe de France. Et attend toujours avec impatience le déclic d'un premier but. Pourquoi pas ce soir face à Amiens (20 heures à la Barre) ?

C'était d'abord "Stan" pour les copains, c'est maintenant "Zizou". Les diminutifs lui collent en tout cas à la peau. Pas étonnant, dans la mesure où ce grand gaillard est d'abord un garçon sensible, qui avoue qu'il marche beaucoup au mental. Alors, comme toujours dans ces cas-là, quand le moral est au beau fixe, cet attaquant racé aurait plutôt tendance à faire des merveilles sur la glace. En revanche, quand la machine s'enraye quelque peu, "Zizou" l'artiste aurait plutôt tendance à perdre de la constance et à disparaître du devant de la scène.

Aujourd'hui, Stanislas Solaux est à la recherche d'une réussite qui le fuit depuis plusieurs mois et s'emploie à revenir d'une baisse de régime implacable qui l'a frappé au milieu de la saison dernière, sa première à l'Hormadi.

<< Je peux vous assurer que je bosse dur pour revenir à mon meilleur niveau >> dit l'intéressé, qui s'est, entre autres, astreint à de sévères séances de musculation durant l'inter-saison. Hélas, une lombalgie malvenue n'a rien arrangé à l'affaire, le privant de la moitié des matches depuis le début de la saison actuelle.

Montrer l'exemple

Depuis samedi dernier et le match contre Reims, "Stan" a retrouvé les sensations de la compétition. Et mesuré le chemin qui lui restait à parcourir pour redevenir le joueur décisif que l'on avait découvert à son arrivée au Pays Basque, il y a un an. Mais la machine est en marche, car ce buteur compte énormément sur cette saison pour confirmer tous les espoirs placés en lui, tant à l'Hormadi qu'en équipe de France. Preuve de confiance, Karlos Gordovil lui a demandé cette année d'assister Lionel Bilbao au capitanat de l'équipe.

<< C'est une responsabilité nouvelle, car il s'agit de montrer l'exemple et de prendre davantage la parole envers les joueurs, mais cela me plaît et me motive, même si, pour l'instant, c'est aussi pour moi une source de stress >>. Son objectif dans ce nouveau rôle, c'est d'encadrer les jeunes joueurs, de faciliter leur intégration dans l'équipe et de les aider à monter leur niveau de jeu. << Avec le nivellement du championnat cette année et le retrait de nombreux étrangers, Anglet a une belle carte à jouer, je suis persuadé qu'un podium est possible à l'arrivée >>.

A 25 ans, Stanislas Solaux estime aussi qu'il a encore des choses à prouver en équipe de France. Appelé à différentes reprises dans le cadre national depuis qu'il est apparu au plus haut niveau, à Rouen, il y a quatre ans, il lui faut encore gagner une place de titulaire indiscutable dans l'attaque tricolore. Cette année pourrait bien lui en fournir l'occasion avec le tournoi pré-olympique et les qualifications pour les JO de Salt Lake City, assorties d'un autre enjeu, la remontée de l'équipe de France en groupe A. Là encore, une question de travail - tactique cette fois - et de ténacité.

Vivement le déclic

En tout cas, à aucun moment, ce jeune homme natif et formé à Valenciennes n'a regretté le choix du Pays basque quand il s'est agi, l'an passé, de quitter Rouen, le club où il avait été révélé après un passage à Epinal. Les secousses juridiques du club ne lui ont rien retiré de son plaisir d'évoluer à l'Hormadi. << Dans une carrière de hockeyeur, les dépôts de bilan sont hélas devenus monnaie courante >> dit-il. Et puis, il a trouvé ici un cadre de vie à sa mesure, qui convient tout autant à sa compagne et à sa petite Alexia, tout juste âgée de dix mois.

Grand sportif devant l'Eternel, amateur de golf à ses moments perdus, Stanislas Solaux savoure tout particulièrement la grande diversité des disciplines que l'on peut découvrir dans la région, loin du seul foot-roi comme c'est souvent le cas ailleurs. Et il sait de quoi il parle, lui dont le "beau-père" n'est autre que l'ancien gardien de but international des années 80, Jean-Pierre Tempet. D'ailleurs sa future reconversion professionnelle, il ne l'envisage nulle part ailleurs qu'ici. En attendant, l'Hormadi a encore bien besoin de lui. << Pas de problème de ce côté, dit-il, dès que j'aurai réussi à marquer mon premier but, ce sera le déclic et cela repartira comme avant >>.

Philippe Hemmert

 

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