Grenoble n'a pas tenu la longueur
Article du Dauphiné Libéré (4 octobre 2000).
A Reims, Reims bat Grenoble 4-3 (2-2, 1-1, 1-0)
Arbitres : M. Bergman assisté de MM. Maujean et Bouché.
500 spectateurs environ.
Buts pour Reims : 0'59" Archambault (Zwikel) ; 11'59" Archambault (Zwikel) ; 24'15" Brunelle (Zwikel) ; 40'53" Zwikel (Archambault).
Buts pour Grenoble : 9'35" Bergamelli (Carry, Deschaume) ; 16'38" Koïvisto ; 28'27" Guillemard (Fleutot, Bonnard).
Pénalités : pour Reims, 12 minutes ; pour Grenoble 14 minutes.
Après les Ducs d'Angers, Grenoble... Reims avait donc une nouvelle fois affaire à l'aristocratie. L'embourgeoisement était tentant pour les Flammes Bleues, surtout qu'Archambault enfilait l'habit d'apparat en moins d'une passe, deux mouvements par Zwikel, servant princièrement son acolyte canadien de la première ligne qui convertissait l'offrande. Lequel Archambault, ayant suivi un tir du même Zwikel en power-play, resservait le couvert en argent, 11 minutes plus tard, pas une seconde de plus, comme pour confirmer que l'exactitude était bien la politesse des rois. Dans l'intervalle, les Brûleurs de Loups étaient parvenus... à égaliser au terme d'une action élégamment conduite par Deschaume et Carry, et conclue de près par Bergamelli (9'35). Preuve que les Grenoblois ne restaient pas les crosses ballantes, mais bel et bien battantes.
Parler ici des convives de Reims comme d'une équipe de Français, n'est absolument pas faire injure à Nokkosmäki, ni à Koïvisto, intrus finlandais triés par le valet. Du reste, le deuxième remettait les uns à une hauteur des hôtes (16'38). Le match à distance entre Hätinen et Rolland était tout près de rebasculer en faveur du premier cité, mais Brunelle et Zwikel laissaient filer la rondelle. En revanche, le duo voyait son entreprise suivante couronnée de succès, alors que Simon Bachelet, coupable d'accrocher, purgeait la fin de sa peine (24'15).
Dans cette rencontre reposant sur des détails aussi capitaux que les deux péchés de Bachelet (sanctionné cette fois pour charge incorrecte), les supériorités numériques avaient quasiment toutes valeurs de but, même si le brelan Pousset-Sagla-Aimonetto, harcelant Rolland, n'arrivait pas à ses fins.
Entre-temps, Fleutot avait offert un caviar à Guillemard, pour la troisième égalisation des hommes de Dimitri Fokine (28'27). Tenu en respect, le H.C.R. s'en remettait à ses principaux agitateurs, mais la passe parfaite d'Archambault à destination de Zwikel débouchait sur un arrêt autoritaire du gardien international de Grenoble.
Posté devant sa frontière et veillant au grain, le n° 31 des Brûleurs de Loups interdisait obstinément l'accès à sa zone, à la manière d'un douanier. Le n° 13 des Flammes Bleues forçait la barrière humaine, avec l'appui du 11. A croire que les jeux de Zwikel et d'Archambault étaient voués à se rencontrer. Aussi vrai que l'entente était latente, Bocquaine n'a fait qu'officialiser cette union sacrée.
Sylvain Mourroz