Vers un septième titre consécutif
Article de Vivabrest.com (22 septembre 2000).
Alexandre Baillard, dont les Brestois ont découvert les grands talents de technicien l’an passé, espère faire remporter au club son septième titre consécutif. Rencontre avec ce joueur très attaché au hockey brestois. Alexandre Baillard a 26 ans. Il mesure 1m71 pour 69 kilos. Il est au club depuis la saison dernière. Auparavant, il a joué à Anglet, Bordeaux, Epinal et St Gervais. Il avait déjà évolué à Brest en Elite en 93/94.
Vivabrest : Quel est l’objectif fixé pour cette saison ?
Alexandre Baillard : Depuis maintenant quelques saisons, l’équipe n’a qu’un seul objectif en tête : le titre. Nous sommes les favoris de cette compétition et nous le confirmerons.
Brest a tout de même perdu quelques joueurs d’exception tels que Galarneau qui est reparti vers le Québec...
Galarneau était "l’ancien" de l’équipe, le noyau. C’est un excellent joueur de hockey qui a l’esprit d’équipe. C’est bien dommage qu’il ne soit pas resté une saison de plus avec nous. En plus, il ne pourra pas voir la nouvelle patinoire. Son départ laisse un vide dans l’équipe.
Justement, que pensez-vous de la patinoire provisoire ?
Nous avons été gâtés. Elle est beaucoup plus propre que l’ancienne, plus accueillante. Et je trouve que la glace est plus facile à patiner.
Quels sont les adversaires les plus sérieux dans ce championnat ?
Cherbourg semble pouvoir faire la course en tête, Asnières sera sûrement difficile à manœuvrer. Pour ce qui est de l’autre poule, je ne connais pas bien la valeur de chaque équipe.
Vous allez croiser Bordeaux, votre ancien club...
J’ai hâte de jouer contre eux ! Tartari, leur entraîneur, a été un partenaire lorsque j’étais chez eux. J’ai vécu de grands moments à Bordeaux notamment en quart de finale Elite où nous avons battu Brest en mort subite !
Avez-vous eu des propositions avec d’autres clubs durant cette intersaison ?
J’ai eu en effet des propositions de clubs de divisions supérieures, notamment Dijon et Tours qui évoluent en Nationale 1. Les offres étaient assez intéressantes mais je préfère rester à Brest. Au moins ici, on continue à jouer au hockey tout en apprenant un métier. Je suis actuellement un BTS par alternance et j’ai préféré rester à Brest pour continuer.
Quels sentiments avez-vous à l’égard de ce qui se passe en Elite (Lyon a déposé le bilan alors que la saison a débuté) ?
Cela me fait rire. Mais plus sérieusement c’est un véritable scandale. Les présidents de clubs font n’importe quoi. Ils investissent dans des joueurs étrangers qui sont au-dessus de leurs moyens. Des joueurs sont mis sur le palier. Cela me rappelle la situation que j’ai vécue à Bordeaux. Je me suis retrouvé avec mes coéquipiers sans club en tout début de championnat ! Il est temps de tout remettre à plat. Prenons l’exemple de la Suisse : il y 3 ans, leur équipe était au même niveau que la France, et aujourd’hui elle se retrouve quatrième au dernier championnat du monde (NDLR : La France jouera cette année le Mondial B).
Comment ont-ils fait ?
Ils ont limité le nombre de joueurs étrangers par équipe. Les finances sont plus saines. Les jeunes suisses s’expriment désormais dans leur championnat et cela se fait ressentir dans leur équipe nationale.
Quelles solutions pourrait-on envisager pour la France ?
Regrouper la Nationale 1 et l’Elite tout d’abord comme l’avait proposé M. Bounoure (NDLR : le président des Albtros, PDG du groupe Doux). Il faut aussi apprendre aux présidents de clubs à gérer leurs finances. Une ligue de hockey sur glace indépendante à la FFSG est également incontournable si on veut que les choses bougent. Il y a des jeunes talents en France. Mais il faut que les clubs les préparent aussi à leur future carrière professionnelle. La carrière d’un joueur ne peut pas se reposer uniquement sur le hockey.
Laëtitia Quéré