Débuts en douceur à Clémenceau
Article du Dauphiné Libéré (20 septembre 2000).
Premier match de la saison pour des Grenoblois qui, sans démériter , n'ont fait que confirmer les pronostics en s'imposant devant Viry-Châtillon certes, mais qui n'ont pas pour autant fait étalage de leurs qualités intrinsèques.
L'affiche il est vrai n'avait pas de quoi inciter la foule des grands soirs à se rendre dans l'enceinte du boulevard Clémenceau. Voir Viry... et partir déçu, il faut dire que le jeu n'en valait théoriquement pas la chandelle. Toutefois, l'occasion était offerte aux quelques spectateurs présents (sept cents seulement) de découvrir le nouveau visage des "nouveaux" Brûleurs de Loups. Et rien que cela pouvait justifier le voyage du côté du parc Paul-Mistral. Malgré l'absence - prévue - d'arbitres officiels, les débats allaient pratiquement s'engager dans les délais (10 minutes de retard, histoire de ne pas faillir à la tradition), Bruno Maynard (pour Grenoble) et Julien Peyre (pour Viry-Châtillon) jouant les briseurs de grève pour tenter de donner malgré tout un air de crédibilité à un championnat élite qui se serait bien passé de toute son -ou plutôt toutes- ses histoires récentes. Les choses toutefois devaient mettre un certain temps à se mettre en place, les deux équipes semblant à la recherche de leurs marques durant de longues minutes. Toutefois, les Grenoblois allaient progressivement prendre la mesure de leurs adversaires en particulier au niveau de l'attaque par Nokkosmaki et Fougères. Mais tout cela devait rester bien stérile, l'imprécision de certaines passes côté grenoblois entrant pour beaucoup en ligne de compte dans la résistance castelviroise. Un état de fait dont profitait Viry pour dégager de sa zone tous les palets un tant soit peu dangereux. Quelques situations de power-play auraient bien pu permettre à la rencontre de se débrider, mais comme souvent en pareil cas, les coéquipiers de Benoît Bachelet ne devaient pas parvenir à trouver la faille.
L'on s'acheminait donc vers un score vierge en fin de première période, ce qui n'aurait en fait choqué personne. Mais c'était sans compter sur une action quelque peu confuse devant la cage de Ménard qui allait permettre à Mathieu Bellet d'ouvrir la marque en reprenant un service de la doublette Deschaume - Benoît Bachelet alors qu'il restait un peu plus de deux minutes à jouer avant le coup de sirène. Ironie du sort, ou du sport, c'est le fils de l'ancien président qui permettait aux Brûleurs de Loups d'ouvrir leur carnet de buts version 2000-2001. Une situation qu'avec une ponte d'humour certains qualifiaient d'ubuesque, le père ayant fermé le club, le fils venant de le rouvrir à l'élite. Champagne !
La deuxième période allait se révéler un peu plus dense que la précédente, les Grenoblois en particulier ne tardant pas à afficher leurs prétentions à l'image de Franck Guillemard auteur d'un slap en coin victorieux de toute beauté alors que l'on venait de reprendre les débats depuis seulement un peu plus de deux minutes. La machine était lancée, la rencontre aussi : plus rapide et plus physique. Une situation dont Viry toutefois ne se sortait pas si mal que cela, profitant il est vrai du manque de finition dont firent preuve plus souvent qu'à leur tour des Grenoblois qui devront rapidement revoir leurs bases du jeu de hockey sur glace.
Le troisième et dernier tiers-temps allait voir à l'œuvre deux équipes toujours aussi motivées, à défaut d'être appliquées, donnant le meilleur d'elles-mêmes pour tenter d'égayer la rencontre. Tel fut d'ailleurs le cas sur une double pénalité infligée à Simon Bachelet, pénalité qui allait permettre à Viry de revenir au score, Roger trompant Rolland au terme d'une action engendrée par une mauvaise relance de Borgnet (44' 21).
Les choses auraient pu empirer pour les Dauphinois, Agnel ayant écopé de deux minutes de pénalité plus 10 minutes de méconduite, mais en fin de compte tout se terminait pour le mieux, ses coéquipiers parvenant à gérer au mieux ce léger handicap au cours d'une fin de match qui vit tout de même la sortie de Bergamelli suite à une pénalité de match.
Malgré tout cela, l'on s'acheminait vers une petite victoire dauphinoise, mais une victoire confirmée par un tir de pénalité transformé par Koïvisto pour surnombre castelvirois dans les deux dernières minutes d'une partie devenue de plus en plus houleuse.
Nonobstant tout cela, il serait mal venu de faire la fine bouche, car nous n'en sommes qu'aux préliminaires d'un championnat qui ne demande qu'à s'améliorer.
Jean-Loup Dalaison