Du rêve à la réalité

 

Article du Dauphiné Libéré (5 mai 2000).

Les Français sont passés en quelques heures du paradis à l'enfer, mercredi lors de la 5è journée de la première phase du Mondial A (groupe D),à Saint-Petersbourg.

Le paradis, c'était l'accès à la seconde phase de la compétition qui leur semblait promise après leur succès le 1er mai, face à la Suisse (4-2). L'enfer, c'est la poule de relégation, où ils vont devoir maintenant batailler du 6 au 9 mai, pour leur maintien dans l'élite internationale. D'abord, il y a eu ce match perdu d'un petit but (2-3) face aux Etats-Unis mercredi soir. La France restait alors quand même en ballottage favorable. Mais, trois heures plus tard, il y eut l'incroyable victoire de la Suisse sur la Russie (3-2), qui replaçait nos voisins dans la course. Ainsi, le rêve est passé. La France, qui pouvait terminer classée le tour préliminaire du Mondial A, s'est retrouvée au dernier rang de sa poule.

Plus que jamais, le groupe tricolore peut nourrir d'immenses regrets. Car il a montré de belles qualités techniques et physiques, une bonne organisation, de la discipline. Elle a montré qu'elle avait de quoi tenir un rang parmi les nations au sommet du hockey. << L'équipe a su rajeunir, en gardant les qualités des pionniers un peu fous, toujours en train de jouer et sauver leur peau, que nous avons été depuis notre ascension dans le groupe A, voilà une dizaine d'années >>, constate le vétéran Philippe Bozon. << Souvent, surtout cette saison, nos jeunes y sont allés sans trop se poser de questions et c'est formidable, mais parfois encore, il leur arrive de ne pas rentrer dans un match parce qu'ils regardent trop ceux qui sont en face et parce qu'ils les voient trop grands ! >>, regrette-t-il. << Il nous faut impérativement avoir confiance en nous >>, insiste l'entraîneur Stéphane Sabourin, qui sait que seule une France conquérante, et donc en possession de tous ses atouts, peut s'en sortir dans de telles confrontations au sommet.

Désormais en poule de relégation face à des rivaux d'infortune (successivement les Autrichiens, les Ukrainiens et les Japonais), les barres seront quand même moins hautes, mais il faudra impérativement les franchir. << Ce n'est quand même pas l'année où les Briand, Bachelet, Rozenthal, Aimonetto et les autres commencent à faire de véritables dégâts dans les rangs adverses, où toute la troupe se montre plus performante, que nous allons glisser et passer à la trappe >>, souligne l'autre ancien de l'équipe, Denis Perez, avant de conclure déterminé : << Croyez-moi, le dernier rang, celui qui condamne, n'est pas pour nous ! >>.

 

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