La porte n'est pas fermée à Grenoble

 

Article du Dauphiné Libéré (28 avril 2000).

Contrairement aux rumeurs qui ont alarmé le milieu grenoblois hier, la Fédération n'a pas refusé le dossier des Brûleurs de Loups pour l'élite. Mais pour l'heure, il s'agit surtout pour la FFSG de mettre en place un plan pour le haut niveau.

Toute la journée d'hier, de nombreuses personnes concernées par le renouveau du hockey à Grenoble, ont eu des sueurs froides. Relayée par plusieurs médias, la rumeur indiquait que la candidature des Brûleurs de Loups avait été purement et simplement refusée par la Fédé. Alors, bonjour la Nationale 2 ? Et bien non, car les responsables fédéraux ont simplement potassé longtemps leur communiqué, avant d'expliciter la situation générale, au sein de laquelle le cas grenoblois n'est qu'une goutte d'eau dans un vase d'interrogations.

En effet, il importe d'abord à Eric Ropert et Didier Gailhaguet, respectivement vice-président et président à la FFSG, de pouvoir présenter en juin, à l'assemblée générale fédérale, un plan de six ans pour l'assainissement et la promotion du hockey français. Mais, vu les finances désastreuses (doux euphémisme) du hockey en France, M. Ropert avait indiqué qu'il lui paraissait impensable d'organiser un championnat élite dans les mêmes conditions. Pour autant, il n'y aura pas de Nationale 1 élargie, comme il en avait été question, puisque les dirigeants de clubs ont opté pour une épreuve d'élite, en acceptant les conditions proposées. Des règles applicables à court terme et non négociables, à savoir :

- limitation de la masse salariale chargée à 3,5 MF. Un principe mis en place pour combler les déficits, resserrer les niveaux et favoriser l'intégration des jeunes.

- dépôt des contrats de chaque joueur à la Fédération.

- obligation d'inscrire une équipe junior en championnat.

Et le communiqué fédéral de conclure sur les clubs engagés : la saison élite 2000/2001 est donc actuellement ouverte aux neuf clubs ayant disputé le dernier championnat, sous réserves des décisions des tribunaux concernés (parmi ces neuf-là - Reims, Caen, Amiens, Rouen, Angers, Anglet, Lyon, Chamonix et Viry - cinq sont en redressement judiciaire ou en passe de l'être avec la menace d'une liquidation et Viry ne va pas bien non plus). Le bureau exécutif a pris acte d'un dépôt de dossier de candidature de Grenoble pour participer au championnat élite.

Ainsi donc, la porte n'est officiellement pas fermée aux Brûleurs de Loups. Mais deux indices laissent perplexes : d'une part, aucune date quant à leur réintégration officielle n'est indiquée, ce qui freine évidemment les futurs dirigeants pour leur recrutement. De l'autre, les rumeurs qui ont couru hier provenaient de sources fiables, qui ont réaffirmé hier soir que le président de la FFSG avait effectivement refusé le retour de Grenoble, devant certains dirigeants de clubs qui ont acquiescé, souhaitant que l'on en revienne au "mérite sportif", c'est-à-dire à une accession échelon par échelon. Autant d'informations qui doivent inciter les responsables isérois, mairie comprise, à la plus grande prudence et à un forcing pour connaître réellement la volonté fédérale.

On se souvient en effet du double langage qui avait, l'an dernier, abouti à la relégation grenobloise en D3. Et la volonté farouche de la Fédération de ne pas répondre hier à nos questions à ce propos, n'est pas forcément bon signe.

En attendant, le flou demeure encore pour un hockey français qui, demain, jouera dans la cour des grands aux championnats du monde, alors que son épreuve phare est exsangue.

Jean-Benoît Vigny

 

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