On se perd en conjectures

 

Article du Dauphiné Libéré (26 avril 2000).

La réunion, ce soir, est censée régler les formules des championnats élite et N1. Mais selon l'hypothèse retenue, le cas de Grenoble pourrait varier du tout au tout.

Et si Grenoble évoluait en Nationale 2, comme son accession sur la glace le lui permet ? Une question pas si saugrenue vu les dernières évolutions de la France du hockey, qui se débat pour trouver la formule idoine. Car aujourd'hui, le hockey est l'un des rares sports tricolores où la perspective de jouer au plus haut niveau ne séduit pas le champion de l'étage inférieur ! Drôle de discipline où l'on préfère la Nationale 1 et son relatif anonymat, à une élite plus en vue, et sportivement sans commune mesure. Mais l'argent, nerf de la guerre, manque à ce point que les cadors ont les pieds d'argile et que les prétendants (Brest, Mulhouse) ne souhaitent pas mettre leur avenir en péril en rejoignant le peloton des clubs en dépôt de bilan... << On s'est aperçu que l'on risquait de disputer un championnat élite à huit, avec en outre des équipes en redressement judiciaire, résumait le président mulhousien la semaine dernière. Entrer dans un circuit aussi peu fiable ne nous intéresse pas. Dans d'autres conditions, on aurait pris part au championnat mais on préfère nettement se consolider une saison en Nationale 1, que tout soit en place chez nous avant d'aller plus haut. >>

Si l'on excepte donc Mulhouse, Brest, Lyon (en état de décomposition financière avancée) et Chamonix (qui opterait pour une descente prudente en N1), on se retrouve donc à sept clubs, plus Grenoble, soit huit clubs pour une élite maigrichonne, avec double aller-retour et une qualification automatique en quart de finale ; c'est à dire la même formule qu'il y a deux ans avec une saison régulière longue comme un jour sans pain. Il semble que les dirigeants du projet grenoblois aient reçu l'assurance de figurer dans une poule de huit. Mais ces garanties ne valent rien avant la réunion d'aujourd'hui, qui pourrait bien réserver quelques surprises.

En effet, Mulhouse, Brest et tant d'autres, militeraient pour un championnat où huit clubs d'élite (moins Lyon certainement hors course) se dissoudraient dans les seize de Nationale 1. Soit 24 équipes, réparties en deux poules de douze, avec une deuxième phase qui réunit les six meilleurs de chaque division et des play-off, à l'image de la N1 cette saison. Et, dans ce cas de figure, non seulement le niveau baisserait d'un cran, non seulement les meilleurs joueurs français pourraient aller voir à l'étranger, mais on se retrouverait à 24, sans les Brûleurs de Loups qui en seraient exclus naturellement et resteraient en N2. Ça peut paraître compliqué, mais malheureusement pas impossible.

Jean-Benoît Vigny

 

 

<< Une Nationale 1 élargie ? Pourquoi pas ? >>

Le vice-président de Villard, Didier Beuque, n'est pas contre une formule à 24 clubs, à condition qu'elle respecte les clubs de son niveau.

<< Pour nous, il est hors de question de monter en élite, car la disproportion des budgets entraînerait un déséquilibre sportif évident, d'autant que nous ne pouvons supporter deux matchs par semaine. Par contre, mettre les clubs d'élite dans une N1 élargie, pourquoi pas, car le niveau de jeu montera d'un cran pour nous. Quant aux équipes d'élite, elles s'y retrouveraient toujours, puisqu'elles joueraient quand même les unes contre les autres. Par contre, je ne comprends pas bien le comportement de clubs comme Mulhouse ou Brest, qui investissent avec de nombreux étrangers et refusent l'accession en fin d'année (...). Même si nous avions remporté le titre, Villard n'aurait pas demandé à jouer en élite. La N1 correspond à notre profil, à la taille de notre "village" et l'envie de compter essentiellement sur des joueurs français. Nous regrettons simplement d'avoir à attendre le règlement de ce conflit pour connaître la formule qui nous concerne. Notre président - Dany Huillier - assistait à la réunion à Paris mercredi dernier et rien n'en est sorti. Je ne vois pas comment les responsables pourraient aboutir à quelque chose de définitif aujourd'hui. >>

Jean-Benoît Vigny 

 

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