L'esprit du sport
Article de l'Alsace (17 avril 2000).
Les Mulhousiens ont bien géré leur partie samedi à Villard-de-Lans malgré une première période laborieuse. La défaite 4-2 leur permet de jouer la finale contre Brest, dès mardi à domicile. Certains auraient préféré jouer une belle.
A la sortie de la patinoire samedi soir, les Mulhousiens pouvaient être fiers d'avoir obtenu leur ticket pour la finale. Malgré la défaite 4-2, les Scorpions ont préservé la différence de buts particulière avec le match aller remporté 5-1. Soit, un score sur les deux matches de 7 à 5 pour le HCM. Dès demain 20 h 30, ils reçoivent Brest avant de se rendre en Bretagne samedi.
Humbles, certains joueurs de Mulhouse ont mis en cause cette méthode arithmétique de qualification, Tommy Flinck en premier lieu. << Bien sûr, ce système joue en notre faveur, mais ce n'est pas très sportif, remarque-t-il. Il vaut mieux jouer un match d'appui pour déterminer l'équipe finaliste au nombre de victoires et non de buts. >> Un sentiment partagé par Patrick Wyss. << Il aurait mieux valu une qualification au meilleur des trois ou cinq rencontres. Là, il s'agit un peu d'une roulette russe. >> Il est vrai que les Villardiens doivent se sentir frustrés. Malgré leur victoire 4-2 à domicile, ils ont vécu un troisième tiers-temps comme un contre-la-montre. Les Scorpions, revenus à 2-2 en deuxième période, ont géré les vingt dernières minutes. << Nous avons été sereins sur le dernier tiers, confirme Nicolas Boirin, malgré les pénalités qui nous ont coûté un but à trois contre cinq. >>
Fair-play
Ces erreurs peuvent se comprendre au vu de la pression physique des Ours sur les Scorpions. Boirin, touché aux parties génitales, témoigne : << J'avais déjà reçu un méchant coup la dernière fois que j'ai joué ici à Villard. Ils donnent de vicieux coups de crosse. >> Une tension qu'a également ressenti Laurent Wyss à l'issue de la rencontre. << A quelques secondes de la fin, j'ai explosé en donnant un léger coup à un joueur. >> Car le Suisse a joué quelque 43 minutes du match sur la glace. Frantisek Neckar a dû quitter la rencontre alors qu'il se tordait de douleur. Probablement la cause du deuxième but isérois. << J'ai fait un mouvement brusque sur un arrêt. J'ai ressenti comme un coup de couteau au niveau de l'abdomen. >> Une fois sorti, le Tchèque a souffert encore. << Jusqu'à la fin du deuxième tiers, je suis resté allongé. Le kiné m'a ensuite un peu soulagé en me remettant en place un os du bassin. >> A la souffrance physique s'est ajoutée la souffrance morale. << Aidé par Marius, j'ai regardé le troisième tiers, j'étais hyper-stressé. >> Tout comme Marius Konstantinidis. << J'étais beaucoup énervé (dixit). Un coup j'étais au vestiaire, un coup au bord de la glace. >> Et la souffrance morale perdure pour Frantisek Neckar qui ne disputera pas les matches de la finale. Pour Marius Konstantinids, il lui de jouer le titre sur la glace, en fonction d'un examen qu'il passe aujourd'hui. Sûr de disputer la finale aller-retour, Laurent Wyss s'est vu féliciter par Frantisek Neckar, fair-play malgré sa détresse. << Laurent a très bien assuré. Il n'y peut rien sur le troisième but. >> Le Suisse est vite entré dans le match en assurant les premiers arrêts. Il apparaît confiant comme la plupart des Scorpions : << Je suis impatient de jouer contre Brest, d'autant que je n'ai pas encore rencontré cette équipe. Ils ne me connaissent pas, c'est peut-être un avantage. >>
LES BILLETS
La rencontre aller de la finale de Nationale 1 se dispute demain à 20 h 30 à la patinoire de l'Illberg à Mulhouse. Les caisses sont ouvertes aujourd'hui de 9 h 30 à 18 h 30 et demain aux mêmes horaires. Par ailleurs, des places gratuites sont disponibles à l'accueil du centre Leclerc de Mulhouse.
Quoi de plus normal que le gardien du HCM, Laurent Wyss exécute des arrêts sur les tirs des Villardiens samedi en demi-finale retour pour le titre de Nationale 1. Entré en cours de jeu à la place de Frantisek Neckar, il a réalisé une bonne prestation, à quatre exceptions près : deux buts encaissés et deux sorties hasardeuses. Vraisemblablement grâce à la télépathie, son frère Patrick, défenseur, l'a secondé dans les cages sur ces deux sorties. Parades à l'appui, en se couchant sur la glace. L'honneur des Wyss est resté sauf. Magique ! Mais qui dit magie, dit qu'il y a forcément un truc. Laurent Wyss lève le mystère. << Avant le match, nous avions prévu ce type d'action. Comme je n'ai pas beaucoup disputé de rencontres, j'aurais eu du mal sur les tirs d'angles. J'avais donc décidé de sortir sur les attaques en profondeur. Et la défense devait me suppléer dans les cages. >> Son frère Patrick confirme : << On en avait effectivement parlé avant le match. Je sors deux palets avec des petits coups de pouce du destin. >> Patrick, l'aîné des Wyss, ôte définitivement toute la magie à ces combinaisons. << Il faut savoir provoquer la chance. >>