Une sérieuse option

 

Article des Dernières Nouvelles d'Alsace (13 avril 2000).

A l'issue d'un match plein et d'un haut niveau, les joueurs mulhousiens sont parvenus à prendre quatre buts d'avance à la veille d'un match retour qui promet. Sauf accident, la finale les attend.

<< C'est quand la finale ? >>, demande ce jeune supporteur dans le couloir des vestiaires des hockeyeurs mulhousiens. << Il faut déjà se qualifier mon gars >>, répond Pascal Ryser, le coach mulhousien, une main sur la tête blonde et un sourire aux lèvres. Cette belle victoire de 5-1 ferait presque oublier qu'il reste un match retour, samedi, à disputer. Et que quatre buts de retard, en hockey, cela se rattrape. Surtout à Villard. Dans une ambiance réputée terrible.

Énorme surprise

<< L'objectif du club est déjà atteint par notre place en demi-finale. Mais pas le nôtre. Nous sommes avant tout des sportifs. Et on est là pour gagner. J'aimerais au moins qu'on soit sur le podium. >> Ainsi parlait Pascal Ryser avant le coup d'envoi. A ce moment-là, une médaille de bronze le comblerait. A l'issue, il en était tout autre. Ne pas aller en finale, probablement contre Brest - vainqueur 8-1 à Briançon dans l'autre demie - marquerait un sacré revers après la démonstration offerte aux quelque 1500 spectateurs mulhousiens. Ce serait surtout une énorme surprise. Tant les Mulhousiens ont montré qu'ils étaient solides. Peut-être pas spectaculaires mais complets. Défensivement, ils n'ont que rarement été inquiétés. Et n'ont pris qu'un but, lors de leur traditionnelle période difficile. Offensivement, ils n'ont pas manqué de réalisme non plus. Mettant au fond leurs meilleurs palets. Contre la deuxième meilleure défense des play-offs.

<< Notre place >>

<< Contre Villard, les équipes ont peur de s'approcher. Elles préfèrent tirer de loin. On a pris l'option inverse. Et choisi de s'approcher le plus possible d'eux. Quatre buts sur cinq ont été marqués de près. C'est ce qui les a le plus surpris >>, explique l'entraîneur mulhousien. << En fait, poursuit-il, les gars ont réussi un match sérieux du début à la fin. Dans un match, on a toujours une mauvaise période - en l'occurrence le deuxième tiers-temps. Pendant quinze minutes, ils nous ont pressés. Dans ces cas-là, il faut préserver la cage. Cela ne nous a coûté qu'un but. [...] Je suis content des gars. Ils ont respecté les consignes. Ensuite, ils ont su se ressaisir. Il n'y a pas beaucoup d'équipes qui ont pu en mettre cinq à Villard ! >> Derrière Brest, Mulhouse possède la deuxième meilleure attaque des play-offs. << Quoi qu'il arrive, on a prouvé qu'on avait notre place à ce niveau. Quatre buts d'avance, c'est le minimum avant d'aller là-bas. Quelque chose de sérieux nous y attend. Croyez-moi. >>

<< Vicieux >>

Il n'y a qu'à se souvenir que les Scorpions avaient perdu 5-1 en Isère. << C'était pendant notre passage à vide, au début des play-offs >>, rappelle le coach. Frantisek Neckar, le gardien, avait été montré du doigt pour avoir soi-disant visé l'arbitre sur un dégagement. Il avait alors été expulsé. Patrick Pommier déclare d'ailleurs : << Là-bas, le match risque d'être haché. Il faudra rester calme. >> Nicolas Boirin ajoute : << Ici, ils ont été vicieux, avec des coups souvent invisibles pour les spectateurs. Chez eux, ils le seront encore plus. >> Voilà qui promet.

 

HC Mulhouse 5 Villard 1

Illberg. 1500 spectateurs environ. Arbitres : MM. Bocquet, Henry et Rouèche. Tiers-temps : 2-0, 0-1, 3-0.

Les buts : Turcotte (3è, ass. Flinck et Wyss), Boirin (19è), Piquemal (43è), Trebaticky (45è, ass. Dusmenil), Vaillant (53è, ass. Faith et Turcotte) pour Mulhouse ; Goncalves (23è ass. Lapointe et Bourgey).

Pénalités : 10' (5x2') à Mulhouse ; 8' (4x2') à Villard.

Serge Bastide

 

Retour aux articles d'avril 2000

Retour à la liste des articles

Retour au sommaire