Article de l'Alsace (10 avril 2000).

Si Mulhouse a paru invincible pendant la première moitié de la partie samedi soir, il en a été autrement par la suite. Après avoir mené 6 à 0, les Scorpions ont démissionné moralement pour encaisser sept buts d'affilée avant d'égaliser 7 à 7.

<< Après avoir aussi largement mené, chacun avait la tête en demi-finale >>, confirme Juraj Faith. Pourtant, l'attaquant slovaque a bien failli marquer le but victorieux, porté par un public déchaîné. << Je suis un peu déçu, mais je n'ai pas eu de chance, le gardien dévie légèrement avec sa mitaine. Mais je préfère avoir raté ce tir et marquer contre Villard. >> Le public, que les joueurs ont senti à la fin du match, devra répondre présent demain à 20 h 30 à la patinoire de l'Illeberg contre Villard-de-Lans pour le match aller des demi-finales, avant le retour en Isère samedi. << J'ai trouvé le public assez timide, jusqu'à ce que nous égalisions, confie Marius Konstantinidis. Nous avons besoin d'une audience qui nous encourage à fond. Il s'agit d'un sixième joueur. >> Un des joueurs qui aurait eu besoin d'un tel soutien, c'est Laurent Wyss. Le Suisse a remplacé Frantisek Neckar dans les cages, au plus mauvais moment du match, à 6-1. D'autant que cette entrée en jeu a fait suite à deux mois sans compétition et deux semaines de repos, la faute à ses ligaments des genoux. << J'ai manqué de rythme, note-t-il. Mais, il s'agit d'une bonne reprise de contact avec la glace en match. Même si je me suis senti un peu seul face aux Dunkerquois. >> Les joueurs en étaient conscients et allaient s'excuser après chaque but encaissé. << Sur les six buts qu'encaisse Laurent, un seul est pour lui >>, assure son frère Patrick.

Laurent Wyss a décidément connu une soirée particulière. Avant d'entrer sur la glace, le gardien s'est fait masser par le kinésithérapeute du club. << La pommade apposée sur les jambes m'a brûlé tout le long du premier tiers-temps. J'ai dû me laver entre les deux premières périodes >>, a-t-il raconté à la fin du match alors que ses jambes apparaissaient encore rougies. Si les Mulhousiens se sont montrés laxistes, les Dunkerquois y ont cru jusqu'au bout. << Nous n'avons jamais lâché, nous étions venus pour gagner, admet Morris Sahin. De retour aux vestiaires à la fin du premier tiers, j'ai rappelé à mes coéquipiers que des supporteurs avaient effectué 700 km pour venir nous voir. >> Le public représente une source de motivation pour les hockeyeurs. Avec la nouvelle tribune opposée, 500 places supplémentaires figurent à la patinoire de l'Illberg. Samedi, quelque 1000 personnes ont assisté à la rencontre contre Dunkerque. << J'ai senti des montées d'adrénaline >>, a souligné Pascal Ryser qui se trouvait au pied de la tribune principale et vis à vis de la tribune opposée. Un public que Frantisek Neckar a rejoint à la mi-match. D'où un certain recul à l'issue de la partie. << Il n'est jamais facile de jouer un match quant tout est décidé. Il reste à positiver pour accueillir Villard-de-Lans. >> Contre les Isérois, il n'est pas question d'à peu près. << Il faut accomplir le début de match parfait comme samedi >>, rappelle Karl Piquemal. Avant d'ajouter : << Et puis la présence du public, cela change tout. >> A croire que la clef du match ne se trouve pas forcément sur la glace.

Les demi-finales opposent Brest à Briançon et Mulhouse à Villard-de-Lans. Les premières rencontres ont lieu demain, respectivement à Briançon et Mulhouse à 20 h 30. Les matches retour des demi-finales se déroulent samedi. En ce qui concerne le match de demain à Mulhouse, des billets gratuits sont à retirer dans les agences Inter-Alsace.

Gilles Legeard

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