Grenoble a pris son temps
Article du Dauphiné Libéré (8 avril 2000).
Amiens n'aura fait illusion qu'une moitié de match, avant que les Grenoblois ne fassent valoir leur expérience et leur homogénéité. Mais il leur faudra être plus consistant, ce soir contre Bordeaux.
Si l'affiche avait attiré la grande foule l'an passé, le public ne s'était guère laissé tromper sur la valeur des Amiénois, à une heure inhabituelle (17 h) il est vrai. Avec une majorité de juniors champions de France, les Picards ne firent pas le poids après la mi-match.
D'entrée, une première infériorité indiqua le léger déséquilibre des forces, puisque les Brûleurs de Loups gardaient la maîtrise du palet, grâce à l'expérience conjuguée du duo Lemoine - Salo.
Et si une incursion de Carencotte permettait à Goetz de briller, rien ne perturbait l'assise iséroise, même si on les sentait fébriles au moment d'attaquer la cage. Fébrile, Mathieu Bellet, lui, ne l'était pas au moment de surgir dans le slot et de marquer "de volée" sur un centre de De Murcia, après une relance de Lemoine. Ces mêmes garçons se remettaient en action dans la foulée. Une deuxième supériorité sur laquelle Lemoine décalait De Murcia qui s'enfonçait dans une défense perméable, pour ajuster le gardien gothique. Deux jeux de puissance, deux buts, une moyenne parfaite dont il ne fallait pas pour autant se glorifier face aux erreurs de jeunesse compréhensibles des Picards. Bien emmenés par l'ex-joueur d'élite, Kalisa, les Amiénois, à la faveur de deux supériorités d'affilée, refaisaient pourtant surface et ne devaient qu'aux réflexes de Goetz de ne pas réduire le score avant la pause.
C'est donc fort logiquement qu'ils marquaient en début de deuxième tiers, sur une sortie de zone bien hasardeuse des Grenoblois, dont profitait avec un peu de réussite Christophe Carencotte. Son tir, contré de près, lobait la mitaine de Goetz. Et, pour n'avoir pas retenu la leçon de vigilance, les Brûleurs de Loups se faisaient contrer proprement : à la suite d'un deux contre un, Drewniak du bout de la crosse égalisait dans le but vide. Le match s'affolait et Grenoble croyait reprendre les devants sur l'engagement, mais l'arbitre n'avait pas vu le palet rentrer et ressortir des buts ! Qu'à cela ne tienne, à l'issue d'un festival de Salo, Billiéras tombait à point nommé pour reprendre un centre au cordeau de De Murcia.
Faute d'application, les Isérois ne réussissaient pas à plier cette rencontre largement à leur portée. Il fallait bizarrement une infériorité pour que les Brûleurs de Loups, famille Fontanel en tête, se reprennent. Un palet chipé par Maxence dans sa zone et un break pour Thibault qui cavalait pour s'en aller tromper Feron. Le fossé se creusait enfin, quand une nouvelle supériorité voyait Bergamelli pousser le palet du revers dans les buts vides, après une petite remise de Maxence Fontanel.
Il faut croire que les jeux de puissance aiguisent l'appétit grenoblois puisqu'à nouveau à quatre contre cinq, Antonoff défiait victorieusement en solo le portier adverse, sur une récupération-relance de Salo. A 6-2, c'en était fini du suspense, Grenoble pouvait gérer et préparer plus sereinement le match de ce soir contre Bordeaux, assurément une autre affaire.
Marc Billiéras, d'un slap au ras de la glace splendide, faisait enfler le score avant une fin de match sans autre intérêt que d'affiner les réglages défensifs.
Jean-Benoît Vigny
A Grenoble, Grenoble bat Amiens-2 7-2 (2-0, 3-2, 2-0). 400 spectateurs environ.
Arbitres MM. Brondex et Vaissaire.
Buts pour Grenoble : 9' 23 Bellet (de Murcia, Lemoine) sup num ; 10' 54 de Murcia (Lemoine) sup num ; 23' 23 Billiéras (de Murcia, Salo) ; 34' 42 Thibault Fontanel (Maxence Fontanel) inf num ; 37' 07 Bergamelli (Maxence Fontanel) sup num ; 42' 20 Antonoff (Salo) inf num ; 47' 53 Billiéras (de Murcia)
Buts pour Amiens-2 : 21' 06 C. Carencotte ; 21' 50 Drewniak (Marcos).
Pénalités : Grenoble 34 minutes (17 fois 2'), Amiens-2 48 minutes (14 fois 2', 2 fois 10').