<< J'aime la liberté >>
Article de l'Alsace (1er avril 2000).
L'attaquant slovaque apporte son sens du but aux Scorpions. Ce soir à Saint-Gervais (20 h 30), son expérience va peser lourd. Une expérience fondée sur une vie atypique. Extraits.
<< J'aime beaucoup Belmondo, Delon >>. Ces noms, Marius Konstantinidis ne les cite pas parce qu'il vit en France depuis quatre ans. Il connaît ces acteurs car il les a vus lorsqu'il vivait en Slovaquie -Tchécoslovaquie à l'époque. << J'apprécie les films français, plein de romantisme et d'humour. >>
La culture, le Slovaque en est un grand amateur. << L'autre jour, je suis allé au théâtre, mais je n'ai pas tout compris, c'est dommage >>. Acteur, Marius, dont le modèle est Harrison Ford, l'a lui-même été. << A 16 ans, il a fallu que je choisisse entre le hockey et le cinéma. >> La voie du hockey empruntée, il n'en reste pas moins que la comédie trotte dans sa tête. << Peut-être après ma carrière de hockeyeur. >> Avant de s'exclamer : << Ah, De Funès, Deneuve ! >> Slovaque, né en Tchécoslovaquie voilà 36 ans, de père grec, de descendance italienne par son grand-père et allemande par sa grand-mère, Marius ne pouvait être autrement que porté vers l'étranger. Outre l'Allemagne et l'Italie, il a également joué en Grèce, pays dont il a revêtu les couleurs après celles de la Slovaquie. << Grâce à la nationalité de mon père, j'ai obtenu un passeport. J'ai notamment disputé le Mondial C en Afrique du Sud. >>
<< Pour le bien-être >>
La nationalité, voilà ce que son père lui a apportée. << Fils unique, il nous a quittés, ma mère et moi. La vie a été un peu dure parfois. >> D'autant que le jeune Marius avait des cours de tennis juste en face de chez lui. << J'y ai joué un an. Mais ma mère n'avait pas assez d'argent pour que je continue. >> Ce goût du sport, Marius l'a connu tout petit. << J'ai commencé avec le football à 9 ans. J'étais porté vers l'attaque contrairement à mon entraîneur. Alors j'ai joué au tennis avant de devenir hockeyeur. A un moment, chaque samedi je jouais au street-hockey le matin, au foot après. Je mangeais chez ma mère et je repartais le soir pour le hockey. >> Deux sentiments semblent guider son parcours. << J'aime la liberté que me procure le sport. C'est pour cette raison que je suis peut-être encore célibataire. Sinon, je ne supporte pas la jalousie. C'est ce qui m'avait fait choisir le hockey plutôt que le cinéma. >> Outre quelques amis, dont Peter Stastny, qu'il tient pour idole avec son numéro 26 - << j'ai choisi le n°76 à Mulhouse parce que cela y ressemble, mais je récupère ce numéro fétiche dès la saison prochaine >> -, Marius reste en contact avec sa mère. << Je me souviens lorsqu'elle était venue à Grenoble, l'année où nous sommes devenus champions de France : elle a pleuré de bonheur d'entendre nombre des 3000 spectateurs la féliciter pour mon jeu. >> Sur la glace, Marius est un perfectionniste. << Avant le match, j'observe l'adversaire pour lire dans son jeu. Pendant je suis concentré et après je pense aux erreurs que je ne dois pas reproduire les rencontres suivantes. >> La perfection, le Slovaque tente de l'atteindre, lui qui a gagné deux fois le "goal plus assist" en Slovaquie. << J'aimerais devenir homme politique afin d'apporter le meilleur de chaque philosophie pour le bien-être des gens. Mais je ne suis pas idéaliste, je suis réaliste >>. En attendant, il apporte sa contribution au quotidien avec sa bonne humeur, qui se traduit par un large sourire. Le même qu'il arbore aux spectateurs lorsqu'il marque pour les Scorpions, lui qui ressort actuellement en tête du "goal plus assist" de Nationale 1.
Gilles Legeard
Le match
Comme les joueurs l'avaient dit après leur victoire contre Clermont-Ferrand la semaine passée, le HCM peut se qualifier pour les demi-finales dès ce soir (20 h 30) à Saint-Gervais (Haute-Savoie). Pour ce faire, Pascal Ryser dispose d'un effectif quasiment au complet avec le retour de Thomas Duménil. Seul manque à l'appel Laurent Wyss dont les ligaments internes du genou sont touchés, ce qui signifie deux semaines d'absence pour le gardien mulhousien. << Nous avons une belle occasion de nous mettre à l'abri, affirme l'entraîneur. Mais Saint-Gervais représente une équipe qui n'a rien à perdre. Il faut prendre nos distances d'entrée de jeu comme contre Clermont. >> En effet, le classement reste serré et la victoire s'avère impérative. << Personne ne décroche, malheur aux perdants de cette journée. Il reste que nous possédons un point virtuel d'avance sur Briançon et Epinal avec notre différence de buts favorable. >> Mais, les supporteurs qui effectuent le déplacement, au moins un car, espère aller voir un succès en terre savoyarde.