Les Caennais sont fiers de leurs Léopards
Article de Ouest-France (17 mars 2000).
Caen n'a laissé aucune chance, mardi, à Rouen. En finale de la Coupe de France, avant de fêter dignement sa première qualification en coupe d'Europe. En ce lendemain de fête, il s'agit de préparer d'autres soirs de gloire, en championnat notamment.
Cela s'appelle un exploit, et le scénario est immuable. A peine supporte-t-il quelques variations. Au hockey, on jette les gants au ciel, on balance la crosse, on met à bas le casque. Français, Finlandais, Canadiens, tout le monde a festoyé sur ces débris jonchant la glace. Tout le monde et notamment les gamins de Caen, les Vandecandelaere, Leroy, Luc et Brice Chauvel, tondus du jour. Tout le monde et donc Pousse, boule à zéro, moral à 100%. Tout le monde et encore Kai Rautio, sage trentenaire finlandais qui avait adhéré à << cette folie >>. << Cette folie >> de coupe de cheveux annonciatrice de coupe de France. Tout le monde et donc les vieux grognards, qu'ils se nomment Garnier ou Filippin, a entonné les airs de la victoire.
Dans les vestiaires, on a débouché le champagne, joint quelques gouttes de ce breuvage << à la petite larme >> versée par le président Jean-Jacques Hascoët. Provencher en tête, les Caennais ont arrosé la cantonade avec délectation. Puis entamé un festif quatrième tiers-temps, avant de rejoindre Caen au petit matin, à 7 h. << Non, nous n'avons pas défilé sur les Champs-Élysées, avoue songeur Heikki Leime. Pour le titre peut-être ? >> En ces lendemains de victoire, Caen ne perd pas le fil conducteur de sa saison. << On espère aller plus loin, avoue un coach à la voix éraillée. Pour quelques heures encore on vit dans la continuité de cette victoire. Demain sera un autre jour, Il faudra penser aux play-offs. Ce serait fou d'aller au bout. Ah oui, ce serait fou... >>
De formidables retombées
Jean-Jacques Hascoët le coeur au chaud, les yeux au ciel, << soupçonne [ses] joueurs de vouloir faire le doublé. >> Si, si... << Je suis fier de mon équipe, clame Leime. Je n'ai rien eu à faire. On a beaucoup travaillé ces temps derniers, Ils ont tout appliqué. >>
Caen a gagné le match en trois temps mardi, avec derrière ces trois éclairs une épatante maîtrise. En 59 secondes Lahtinen avait ouvert la voie. Huit minutes plus tard, le HCC comptait trois longueurs d'avance. Fin du premier acte. Deuxième scène, Fort Alamo. Unis comme les trois doigts de la main, les Caennais rescapés de la geôle ont tenu tête à cinq Rouennais déchaînés. Virenius a sorti les bons arrêts aux pires moments, entre cette 48, et cette 50, minute où Rouen menaçant de revenir à 3-2. Et puis l'épilogue, cette délivrance, ce point final martelé par le lancer de Fllippin unissent la destinée de la coupe à celle de Caen dans un 4-1 définitif. << On a vraiment commencé de manière idéale, dit Leime. Rouen était nerveux, nous aussi. Mais l'ambiance qui règne dans notre équipe nous a aidé à supporter cette pression. Perdre un match, ce n'était pas la fin du monde, non ? >>
Les Caennais semblaient parfois craindre, pourtant, que le ciel s'abatte sur leurs têtes tant ils ont mis de conviction à défendre. A se coucher pour contrer les palets, à maintenir cette discipline face aux provocations de Rouennais cherchant à inverser la tendance. << J'ai dit aux garçons qu'il était plus important de gagner le match que des bagarres >>, résume Leime.
Au-delà de cette coupe, Caen a cueille d'autres lauriers. Les trompettes de la renommée ont résonné en même temps que la sirène annonçant la fin des débats. Le public caennais venu en nombre hier soir à la patinoire pour la présentation de la coupe, les félicitations officielles, un sponsor principal qui avait multiplié les invitations, tout cela pourrait prédire de beaux lendemains. Les Caennais vont aborder libérés les dernières échéances. Mais ce seul titre suffit déjà à faire de cette saison 1999/2000 la plus belle de l'histoire du hockey caennais.