Un triomphe caennais et une coupe d'Europe !
Article de Ouest-France (16 mars 2000).
Auteurs d'un sensationnel début de match, les Caennais ont logiquement remporté hier la coupe de France. Ils sont d'ores et déjà qualifiés pour la coupe d'Europe.
Boulogne-Billancourt (d'un de nos envoyés spéciaux) De la coupe de France à la coupe d'Europe, il n'y a que quelques frontières à traverser. Les Caennais ont ouvert les portes d'escales plus exotiques que celle d'Ile-de-France, en remportant hier leur premier trophée majeur.
Cette soirée sur les bords de Seine se lançait sous le signe du Léopard. Caen sonnait le chrono et Rouen avant le cap de la minute de jeu. Décalé par Mikkonen, avalant l'espace, Jouni Lahtinen le Finlandais croisait son lancer dans le petit filet d'Antinori pour un 0-1 précoce.
Les Rouennais étaient piqués au vif. En défendant de trop près, Filippin écopait d'une première pénalité. Caen la tuait, et rétorquait dans la foulée. Caron avait subi les foudres du corps arbitral, un nouveau coup de tonnerre frappait les Dragons. Antinori ne pouvait que freiner un palet adressé par Provencher. Melong, façon petit renard des neiges, glissait la rondelle dans la cage, (5'29). Le songe en hiver se prolongeait à la faveur d'un but d'école. Passe le long de la bande, débordement de Lahtinen, centre en retrait pour la crosse martiale de Garnier. Et 1, et 2 et 3-0 (8'57). Cela se chante aussi en hockey.
La façade était belle, les fondations itou. Les Calvadosiens le montraient encore en 3 minutes d'infériorité. Et un grand Virenius dans la cage contribuait à faire de ce premier tiers celui des provisions caennaises.
Une défense de fer
La meilleure attaque de la Ligue était en fait privée de munitions par le gros pressing des Léopards, travaillant à merveille à l'image de Garnier. Mais tout va toujours vite sur la glace. La vigilance était de mise face à la ligne Pajonkowski -Doucet- Pinard. Pour l'avoir oublié, Caen laissait Virenius seul face à Doucet pour un break salvateur côté rouennais. Servi sur 40 mètres par Nokkosmaki, l'ancien Angevin réduisait le score (1-3, 33'). Caen était soudain ébranlé en cette fin de tiers, mais Virenius tenait ferme la barre (36'20). Lors, même si Provencher ou Rautio manquaient de ramener l'écart à trois unités (39'), le pécule des hommes de Leime demeurait appréciable à l'amorce des vingt ultimes minutes.
Rouen attaquait bille en tête son passif, mais se laissait aller à un mauvais coup. Aucun profit pour Caen sur ce power-play, en dépit d'un slap d'Ollila (45'). Mikkonen insistait dans la foulée, quoiqu'Antinori soit chaud et nullement disposé à revivre le cauchemar initial.
Puis Caen était sévèrement contraint à défendre en infériorité, à trois même. Ce pouvait être le tournant du match. Les alertes se succédaient, évidemment. Virenius demeurait solide, de loin ou sur des déviations, dans deux minutes de folie et d'abnégation intégrale (49'-51'). La coupe de France et sa grande sœur se rapprochaient de Caen, même si l'escouade de Fournier gardait la maîtrise des événements. Lahtinen avait un palet de match (52'), Pajonkowski libérait des espaces en visitant la prison (54'), Capitaine Filippin envoyait Caen en Europe d'une fusée illico propulsée de la ligne bleue dans les filets !
Caen - Rouen 4-1 (3-0, 0-1, 1-0)
Bute pour Caen: Lahtinen (0'59, ass. Mikkonen), Melong (5'29, ass. Provencher), Gamier (8'57, ass. Lahtinen, Filippin), Filippin (54'16, ass. Lahtinen)
Bute pour Rouen: Doucet (32'52, ass. Nokkosmaki).
Pénalités : à Caen (8'+4'+4') ; à Rouen (8'+6'+4')
2000 spectateurs.
Arbitres : MM. Durand, Bataillie, Bliek.