Article de L'Alsace (27 février 2000).

Heu-reux ! Heu-reux ! La célèbre réplique de Fernand Raynaud, récemment reprise par Jacques Chirac, collait parfaitement au sentiment de Pascal Ryser, hier soir. Après la victoire 6 à 0 de son équipe face à Briançon, en Alsace, l'entraîneur mulhousien présentait un large sourire. La défaite du match aller (10-5) est effacée. << C'est vraiment bizarre, le hockey. A l'aller, on tire 59 fois, on en marque cinq. Ici, on shoote à 39 reprises et on en rentre six, c'est incroyable ! >>, s'exclame le Suisse.

Une satisfaction d'autant plus grande que Pascal Ryser tenait à ce que son équipe fasse basculer le goal-average de l'aller. << Avant l'entame du dernier tiers-temps, la consigne était de marquer un sixième but sans en encaisser. Non seulement, il s'agit d'une belle revanche, mais on a aussi remis les compteurs à leur place >>, a-t-il lâché, heu-reux !

La première action dangereuse du match est à mettre au compte des Scorpions par l'intermédiaire de Turcotte. L'attaquant déborde la défense briançonnaise par la droite avant de tirer (3'50"). La voie montrée, les Scorpions s'installent dans le camp des Diables Rouges dont la défense montre des signes de fébrilité. Postés à trois derrière leur cage, les joueurs se télescopent avant d'assurer une relance imprécise. Un signe qui ne trompe pas puisque Turcotte trompe Figved (1-0), suite à un tir de Flinck mal renvoyé par la défense (5'34"). Une frayeur surgit suite à un but refusé en infériorité numérique, Neckar ayant bloqué le palet auparavant. Cette sueur froide passée, les Mulhousiens doublent la marque par Faith servi par une passe dans le dos de Konstantinidis (2-0, 14'51"). Briançon ne s'avoue pas vaincu pour autant mais le capitaine Pommier remet son équipe dans le bon sens. Les tirs fusent sur la cage de Figved, le score en reste là. Les Mulhousiens prennent la deuxième période en main. Et de quelle manière ! A la 21^è, Konstantinidis lance un contre qu'il conclut après avoir été servi par Faith (3-0). Les assauts se succèdent et chacun y va de son tir : Flinck, Renier, Turcotte, Faith. Renier remet le couvert (25'58") et trompe le gardien (4-0). Faith lui emboîte les patins (26'55") suite à un contre où il déborde son vis-à-vis pour se retrouver seul face au gardien (5-0). En défense, Neckar rassure. Il bloque les palets les uns après les autres malgré des Diables rouges déchaînés. Le troisième tiers-temps reste sous le contrôle des Scorpions. Moins d'intensité se dégage. Les Alsaciens maîtrisent leur sujet. Jusqu'à ce qu'Herbrecht enfonce encore plus les joueurs des Hautes-Alpes (6-0 à 55'51"). Malgré un sursaut d'orgueil des Briançonnais, le score ne change pas d'un iota. Neckar a la grosse caisse. Non seulement pour lui, mais également dans le public qui salue le succès de ses joueurs par une ovation debout. Heu-reux !

Gilles Legeard

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