Un naufrage, et pourtant...
Article du Dauphiné Libéré (1er février 2000).
Après Brest - Villard 11-1.
Soirée cauchemardesque pour des Ours qui ont subi une montée en puissance des Brestois mais qui n'ont, paradoxalement, pas totalement démérité. Explications.
Naufrage, faillite, déroute, les qualificatifs ne devraient pas manquer en théorie, pour stigmatiser la performance des Villardiens à Brest. Pourtant, aucun ne peut réellement s'appliquer, car contrairement à ce que peut laisser croire l'ampleur du score, les Alpins n'ont pas mal joué ! Certaines victoires parfois ne donnent pas forcément totale satisfaction, comme celle du début d'année contre Saint-Gervais. L'inverse est aussi vrai avec les défaites. Car malgré la sévère déconvenue, les Isérois n'auront pas totalement démérité tout au long des 60 minutes. A la descente du bus dimanche, après plus de trente heures de voyage en deux jours, un consensus général se dégageait chez les joueurs. << La soirée a été avant tout très longue, confiait Alexis Boccard. Nous sommes tombés sur une très grosse équipe brestoise. Ils avaient été remontés toute la semaine, car les résultats n'avaient pas été ceux escomptés jusqu'alors (sic). Autant dire que nous étions attendus. Les choses ont pourtant bien débuté, car nous ouvrons la marque. Mais après, c'est un véritable rouleau compresseur qui s'est mis en route. Dans ce cas-là, il n'y a pas grand-chose à faire, nous avons craqué. Ce qui est frustrant, c'est que nous avons bien joué. Contrairement à ce que peut laisser croire le score, nous ne sommes pas passés à côté de la rencontre. >>
Les Villardiens ont subi les assauts de douze joueurs étrangers à qui on avait juste auparavant appelé fermement ce pour quoi ils étaient payés. Autant dire que les Brestois ont joué à fond et leur entraîneur n'hésitait pas à dire, à la fin de la partie, que ses joueurs avaient livré là leur meilleur match de la saison. Un de ces matchs où tout vous réussit. Les Bretons ont surtout fait parler leur expérience, en exploitant avec insolence les petites erreurs villardiennes. Boccard continue : << Nous ne sommes pas tombés au bon moment. Chez eux, cela va être très dur de s'imposer, mais je reste persuadé qu'ils sont prenables, à condition d'être à cent pour cent du début à la fin. Nous, nous avons eu des petits passages à vide. Mais nous avons surtout eu aussi le mérite de ne jamais fermer le jeu, au contraire. >>
Cette défaite recadre les choses et met une très grosse pression sur les Villardiens pour les deux prochaines rencontres à Briançon, puis à domicile face à Épinal. << Il va falloir vite oublier pour se concentrer sur Briançon, conclut Boccard. Nous devons tirer les leçons de nos erreurs. Maintenant, la pression est sur nos épaules pour le déplacement à Briançon. Cette équipe nous a toujours accrochés cette saison. Nous avons donc une semaine pour bien préparer ce déplacement. >>
Les Ours doivent en effet immédiatement se racheter pour ne surtout pas laisser le doute s'installer en eux. Dans ce contexte, le succès à Briançon est obligatoire samedi prochain. Ce dont tout le monde semble bien conscient.
Cyril Mayousse