Caen retranché

 

Article de L'Alsace (20 janvier 2000).

Malgré une défense et un courage dignes de Fort Alamo, les Mulhousiens ont perdu hier soir en Coupe de France contre Caen, quatrième de l'Elite (2-5), après une belle partie de hockey sur glace. Leur plus belle de l'année.

Désireux de bien faire face à un adversaire mieux côté, les Scorpions entrent dans la partie sans complexe et se créent même deux occasions dans les deux premières minutes grâce à la première ligne composée de Turcotte et Flinck mais privée de Vaillant (remplacé par David et Boirin).

Se reposant sur leur gardien, les Caennais laissent passer l'orage puis monopolisent le palet. Patinant vite avec des pointures comme Provencher ou Ollila, ils font souffrir les Scorpions qui se battent comme des lions en défense pour repousser les palets normands. Le chef de ce fort Alamo : Frantisek Neckar, le gardien slovaque, qui multiplie les arrêts, stoppant net des tirs de près comme des breaks (Margerit, 9'10). Les Mulhousiens tiennent bien le coup, compensant leurs faiblesses par une volonté de fer, plongeant souvent sur la glace pour éviter le pire. Neckar dirige son Alamo de main de maître et les Scorpions sont tout près de marquer contre le cours du jeu sur des incursions de Konstantinidis et surtout de Piquemal qui échoue sur Virenius (6'28). Le gardien finlandais n'est pas non plus le premier portier venu. Dommage. Les Mulhousiens résistent même à deux infériorités numériques mais c'est malheureusement sur une faute de concentration en défense (le palet était dans leurs crosses) qu'ils baissent une première fois pavillon. Le Fort Alamo mulhousien, soutenu par un public volontaire et conscient de la hiérarchie, n'a pas encore rendu les armes. Dès les premiers instants de la deuxième période, les Mulhousiens tentent de sortir à nouveau de leur nasse. Et ils vont réussir un superbe but : Turcotte se bat dans les rambardes en défense et extirpe difficilement le palet pour Flinck, toujours en défense, qui croise vers Boirin. Boirin lui remet aussitôt et le Finlandais avec Turcotte sur orbite. Virenius réussit deux arrêts mais la rage du Canadien l'emporte et le HCM égalise (1-1 22'15).

Neckar acclamé

Les Caennais réagissent aussitôt et campent à nouveau dans le camp mulhousien. Neckar, héroïque, est acclamé par le public alors que les Mulhousiens jettent toutes leurs forces pour préserver le nul. Toutefois, les Scorpions n'arrivent pas à profiter de deux supériorités numériques alors qu'Heikki Leime, le coach de Caen, opère un changement de gardien insolite (32'07). Quelques minutes plus tard, alors qu'on s'approche de la fin du deuxième tiers, Xavier Renier commet une grosse bourde en relance et laisse le palet à Lahtinen, qui s'en va seul au but. Neckar effectue une première parade, puis une deuxième, et alors qu'on croit que le Slovaque a bloqué le palet, Lahtinen le lui subtilise et marque (27'24). Les Mulhousiens réclament, sans doute à juste titre, une faute sur le portier qui était couché. L'Alamo n'a toutefois pas encore abdiqué. Trebaticky qui a échoué sur le poteau au deuxième tiers gagne son duel face à Caillou dès le début du troisième sur un beau service de Trebaticky. Les deux équipes sont à nouveau à égalité (2-2, 40'56). Neckar continue à faire des miracle et doucement les spectateurs se mettent à rêver d'un exploit alsacien. Jimmy Provencher va se charger de les rappeler à la réalité en offrant un caviar à Paananen (46'09, 2-3). Les Caennais ne relâchent pas la pression et après avoir laissé passer une supériorité numérique, Chauvel crucifie une équipe fatiguée (53'23). La lucidité et la fraîcheur ne sont plus les mêmes côté Scorpions et Trebaticky oublie ainsi Faith démarqué ou David qui échoue d'un cheveu en fin de match sur Caillou. A deux minutes de la sonnerie, le HCM tente son va-tout en sortant Neckar pour un homme de champ. Comme souvent dans ces cas-là, l'équipe menée encaisse un but anecdotique. 2-5, score final. Les Mulhousiens sortent tout de même la tête haute. C'était leur meilleur match de l'année, un match qui doit leur servir de référence lors des play-offs.

Patrick Fort

 

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