Jean-Jacques Bellet

 

Article du Dauphiné Libéré (1er janvier 2000).

A l'issue d'une année affreuse, le président des Brûleurs de Loups souhaite repartir du bon pied. Pour que l'élite et les jeunes puissent à nouveau évoluer sereinement en Isère.

<< Pire, c'est difficilement possible. >> En quelques mots, Jean-Jacques Bellet a résumé un exercice 99 désastreux pour le hockey isérois. Comme si la liquidation judiciaire n'avait pas suffi, est venue s'ajouter la fermeture de la patinoire Clémenceau jusqu'en décembre dernier. Pour un homme qui, depuis 92, avait donné de sa personne pour le développement de la discipline dans les Alpes, le choc a été rude : << Le plus dur à vivre, dans cette histoire, c'est l'impression de s'être beaucoup investi pour un résultat quasiment nul. >> Quant aux leçons de la mésaventure ? << Nous avons appris qu'il ne fallait pas faire confiance aux gens, dans l'absolu, même si on ne leur accordait déjà que peu de crédit. En fait, on s'est embarqués dans des mauvaises pistes...>>

Avec le recul, les regrets affleurent, mais, alors qu'ils avaient envisagé de se retirer, Bellet et son inséparable acolyte, Thierry Lichtenberger, ont remis les couverts pour dessiner les contours d'un avenir plus radieux : << On a eu l'impression de n'avoir pas rempli totalement notre mission, même si les dettes du club répondaient aux engagements de nos prédécesseurs. Alors, nous sommes restés. Par passion aussi. >> L'année noire s'étant terminée hier, les Brûleurs de Loups remontent pleins d'espoir un dossier, solide, sans faille, pour postuler à l'Élite. Un objectif d'autant plus envisageable qu'il se murmure que la Fédération souhaiterait remettre à plat les divisions, de l'Élite à la 3ème. Pour l'heure, Grenoble se penche d'abord sur sa future structure, une SAOS ou une SEM, << mais quoi qu'il en soit, l'association détiendra 33 % des parts, poursuit Bellet. Nous serons un pilier important de cette société. >>

C'est sans doute au printemps (et certainement en avril) que se décidera le sort définitif des Isérois, qui ne dédaignent pas pour autant leur championnat de D3, grâce auquel, au pire, ils pourraient accéder à la D2. << Ceux qui sont restés au club sont conscients de leur "mission". Ils ont gardé un comportement de quasi-professionnels, et se montrent toujours prêts à s'investir. >>

Malgré tout, l'absence de glace a eu de cruels effets pour les plus jeunes, qui manquent de souffle : << Nous devrons revoir nos objectifs 2000 à la baisse, poursuit le président. Sans les heures d'entraînement nécessaires, les automatismes font défaut et les troisièmes tiers sont physiquement durs. Par exemple les juniors, qu'on pouvait espérer champions de France, auront du mal à terminer sur le podium. Toutefois, la formation reste dans un état satisfaisant et la relève pointe son nez >>, à l'image des deux sélectionnés en équipe de France 20 ans, Mathieu Bellet et Marc Billiéras.

Des jeunes qui bénéficieront d'heures de glace supplémentaires dans la future enceinte, en voie de construction, << même si nous ne souhaitons pas une grosse inflation des licenciés. Nous préférons que les conditions s'améliorent, plutôt que les effectifs. >> Mais l'ouvrage n'étant achevé qu'en 2001, l'heure de vœux 2000 résonne essentiellement autour de l'Élite, gérée par une structure où Jean-Jacques Bellet espère voir << des gestionnaires compétents. Nous ne ferons pas d'ingérence quant aux hommes amenés à diriger, mais nous savons ce que nous ne voulons pas. >> Pas de Jannez "bis" en l'occurrence...

A quelques encablures du 21ème siècle, les Brûleurs de Loups veulent tourner la page et reconquérir les sommets.

Jean-Benoît Vigny.

 

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