A qui perd gagne

 

Article des Dernières Nouvelles d'Alsace (8 novembre 1999).

L'un - Daniel Bourdages le Strasbourgeois - est satisfait d'avoir retrouvé une équipe capable de gagner, l'autre - Pascal Ryser le Mulhousien - est heureux d'avoir gagné avec une équipe qui ne perd plus. Tout le monde, il est donc content.

<< J'ai la tête haute. Que les imbéciles ne retiennent que le 7 à 2, je n'en ai rien à faire. Moi, j'ai conscience que Strasbourg aurait pu gagner ce match. Ils - les Mulhousiens - n'ont rien construit. On perd ce match sur des erreurs de notre part. Et ça fait mal. >> Ainsi parlait le coach du CSG Strasbourg, Daniel Bourdages, après la défaite de son équipe face au solide leader "scorpion".

Dufour, l'homme à tout faire

Même si une victoire strasbourgeoise ne semble pas si évidente, il est vrai que les Bas-Rhinois ont réalisé un grand match. Un comme ils n'en avaient pas réussi depuis... le dernier derby, à Mulhouse. << Mes gars sont des gagneurs. Ils sont juste impatients mais, face à une équipe de mercenaires, on ne peut pas dire qu'ils ont fait un mauvais match. >> Une bonne rencontre, avec un jeu agréable pour le spectacle car porté vers l'avant. Des joueurs toujours en mouvement, un jeu fin et travaillé, une animation offensive faite de pression et de liberté. Mais, sans un buteur du calibre de Rhéaume, Strasbourg n'est plus la même. Nadeau devait le remplacer, << il a des pépins de santé. >> Heureusement, il y a Dufour, homme à tout faire. << Il est dur sur les mises en échec, a du cran et va dans le trafic. En plus, il marque ! >>

Un HCM plus efficace

Visiteur du soir, le HC Mulhouse est reparti avec la victoire. << C'était un match à gagner, explique Pascal Ryser, l'entraîneur. On l'a fait, on est content. On a développé le jeu qui nous est propre ; une bonne défense, bonne récupération et contres. Cela nous a réussi. Tactiquement, on a fait un très bon match. >> Ce qu'il y a de terrible avec ces Scorpions, c'est que, comme leur animal fétiche, ils ne donnent pas une impression dominatrice folle. Pour un peu, on les verrait perdre tous leurs matchs. Pourtant ils gagnent. << On donne cette image à chaque fois. On a le sentiment que l'équipe adverse tourne autour de nous, c'est voulu. C'est de la défense stricte, sans conquérir mais en récupérant les palets. >> Évidemment, pour le spectacle, ce n'est pas pareil. Mais, il faut bien le constater, c'est plus efficace. Avec un Konstantinidis, un Faith, un Trebaticky, un Turcotte plus un Flinck, chaque action est dangereuse.

Besoin d'une défaite ?

Ces fines gâchettes n'ont pas besoin de 36 occasions pour faire bouger le score. Le jeu mulhousien est net et tranchant. Une récupération, une longue passe, un face-à-face, un but. << Cela ne sert à rien de trop marquer. Si on se découvre trop, on en prendra. Ce qui m'intéresse, c'est deux buts au maximum contre nous. Un de plus pour nous me suffit. >>

Du gagne-petit ? Peut-être. Mais Mulhouse gagne. Même s'ils prennent l'avantage au score de plus en plus tard. Samedi soir, ils n'ont mené - 2-1 - qu'à partir de la 31e minute, à mi-match. Manque de motivation ? << Non, les gars avaient envie de gagner. >> Auraient-ils besoin d'une bonne défaite, histoire de remettre les idées en place ? << Je ne le souhaite pas, bien sûr, mais, cela nous rappellerait ce que c'est. En play-off, on va pas dérouler comme ça. J'en suis parfaitement conscient. >>

Serge Bastide

 

 

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